Liban: Le général Aoun insiste sur l’importance de la visite du pape
Pas de christianisme sans les chrétiens dans les lieux saints
Beyrouth, 14 septembre 2012 (Apic) Alors que Benoît XVI vient d’arriver au Liban, le général Michel Aoun, acteur important de la vie politique libanaise, a confié à I.MEDIA que la visite du pape était «d’une très grande importance» et serait «bénéfique pour tout le monde». Il a aussi assuré que le christianisme ne pourrait survivre «s’il n’y a plus de chrétiens dans les lieux saints».
«C’est une visite d’une très grande importance, non seulement pour les chrétiens du Liban, mais aussi tous ceux du Moyen-Orient, et même pour les musulmans», assure d’emblée le général Aoun. Chrétien maronite, il fut, de 1988 à 1990, chef du gouvernement intérimaire. Il est actuellement président du Courant patriotique libre et allié chrétien du Hezbollah. «Le pape, explique-t-il, est là pour défendre une certaine culture islamo-chrétienne qui est née ici il y a de nombreux siècles et il faut espérer que les musulmans du Moyen-Orient l’entendront». «Cette visite, assure encore Michel Aoun, aura un effet bénéfique pour tout le monde».
Pendant 3 jours, au Liban, Benoît XVI entend encourager les chrétiens du Moyen-Orient à ne pas quitter leurs terres. «Il ne peut y avoir de christianisme dans le monde s’il n’y a plus de chrétiens dans les lieux saints», soutient alors Michel Aoun pour qui «l’un des problèmes réside dans la politique israélienne, qui tend à judaïser toute la Palestine», une terre «d’où est partie la religion chrétienne».
Le ruisseau continue-t-il de couler si la source tarit?
«Peut-on concevoir le Christ et le christianisme sans Jérusalem, Bethléem, Nazareth, Capharnaüm et Tibériade?», se demande le général Aoun en reprenant des propos qu’il écrivait au pape à la veille du Synode pour le Moyen-Orient: «Que serait le christianisme sans l’Annonciation, la crèche, le calvaire, le Saint-Sépulcre, ou encore Paul l’apôtre et les disciples qui ont porté la bonne parole à toutes les nations? Le ruisseau continue-t-il de couler si la source tarit?»
Michel Aoun a prévu de participer à plusieurs rendez-vous protocolaires lors de la visite de Benoît XVI et compte bien «le remercier d’avoir convoqué le Synode pour le Moyen-Orient, puis de visiter le Liban». «J’aimerais que sa visite au Liban soit ensuite suivie par la création d’un groupe de spécialistes du Moyen-Orient qui l’informent de ce qui se passe ici, afin qu’il ne soit pas seulement informé par la presse», souhaite le général Aoun.
«Les révolutions arabes sont une catastrophe»
S’il juge que les révolutions arabes sont «une catastrophe», le leader politique chrétien souhaite que le pape soit attentif «aux changements qui peuvent survenir en Syrie, au risque qu’un mur soit dressé entre le Levant et l’Europe à cause de l’extrémisme». «Nous sommes menacés, assure Michel Aoun, si le régime syrien tombe sans aucune alternative démocratique». Aussi, s’il désire que «l’islam ne soit pas diabolisé», il voudrait aussi que Benoît XVI puisse faire «pression sur les pays islamistes afin qu’ils n’abusent pas de l’islam».
«Les religions ne doivent pas s’occuper de politique quotidienne, explique encore le général retiré sur les hauteurs de Beyrouth, mais lorsqu’il s’agit de l’Homme, avec un H majuscule, elles doivent défendre la justice, la liberté, ces valeurs qui sont à la base des valeurs chrétiennes». (apic/imedia/ami/bb)