Sénégal : Enquête sur l’état de la cohabitation religieuse dans le pays
11,6% de la population a vécu une situation conflictuelle liée à la religion
Dakar, 15 novembre 2012 (Apic) 11,6% de la population sénégalaise a vécu une situation conflictuelle liée à la religion. C’est ce que révèle une enquête de la Fondation allemande, Konrad Adenauer (FKA), sur l’état actuel de la cohabitation religieuse dans le pays.
La fondation allemande a conclu que dans le domaine des relations interreligieuses, «tout ne baigne pas dans l’huile» au Sénégal.
L’enquête a été publiée à l’occasion de la quatrième édition, les 13 et 14 novembre 2012 à Dakar, d’un colloque international annuel sur le dialogue interreligieux. La rencontre est organisée chaque année par la représentation au Sénégal, de la FKA.
«Les conflits sont souvent dus à des discussions sur Jésus-Christ et Mahomet», a précisé Terrciel Akoli, membre du comité scientifique du colloque, cité par le quotidien sénégalais, «La Tribune». D’autres raisons, tels que les mariages entre couples de confessions différentes ou la construction d’églises dans des zones musulmanes sont des motifs de conflits interreligieux, a ajouté Akoli.
Plus de 87,8% de la population sénégalaise estime qu’il est «important d’entretenir le dialogue interreligieux dans le pays». L’enquête a été menée dans 12 des 14 régions du Sénégal, à travers un questionnaire largement distribué, mais qui n’a recueilli que 666 réponses.
Médias sénégalais pas toujours à la hauteur
Le colloque de la FKA s’est tenu autour du thème : «Enracinement et ouverture: plaidoyer pour le dialogue interreligieux». Il a rassemblé des représentants de l’islam, de la chrétienté et du judaïsme, ainsi que des experts et responsables d’organisations de la société civile, de la vie politique, économique et des médias. Il avait pour but de faire communiquer les responsables et les adhérents des différentes religions, afin de rendre «encore plus solide», la cohabitation religieuse au Sénégal.
Pour les organisateurs, il s’agissait aussi de «déceler d’éventuels dangers» dans le domaine interreligieux. Le contexte géopolitique assez tendu en Afrique de l’Ouest, en relation avec l’occupation du Nord-Mali par des groupes islamistes, a été noté.
Un document a critiqué la manière dont les messages religieux sont retransmis au public par les médias sénégalais. Il a relevé les négligences de la censure étatique en cas d’information religieuse erronée, et le manque de journalistes spécialisés et bien formés en matière de religion. (apic/ibc/rz)