Jordanie: Appel à l’aide pour les réfugiés syriens du camp de Zaatari
Victimes des tempêtes hivernales, les réfugiés se révoltent
Amman, 10 janvier 2013 (Apic) Les tempêtes de neige, le vent et la pluie qui se sont abattues ces derniers jours sur le nord de la Jordanie ont eu des effets dévastateurs sur le camp de réfugiés de Zaatari, où vivent dans une situation toujours plus intolérable 50’000 réfugiés ayant fui la guerre civile en Syrie, alerte le 9 janvier 2013 Wael Suleiman, directeur de Caritas Jordanie.
«Les tourmentes ont détruit au moins 500 tentes du camp. Dans le désert, les réfugiés vivent dans des conditions désormais insoutenables. Aucun mort n’est encore signalé mais les personnes nécessitant des soins seront sans doute très nombreuses. Certains ont repris le chemin de la Syrie, préférant les risques d’un pays déchiré par la guerre au fait de voir mourir leurs enfants dans l’enfer d’un camp de réfugiés», a expliqué à l’agence missionnaire du Vatican Fides, le directeur de Caritas.
Après trois jours de pluie et de neige, la boue a balayé les tentes accueillant les réfugiés, y compris celles dans lesquelles vivaient les enfants et les femmes enceintes. Dans l’après-midi du mardi 8 janvier, un certain nombre de réfugiés exaspérés ont attaqué avec des pierres et des bâtons le personnel de l’ONU et des organisations locales impliquées dans la gestion du camp. «La situation est explosive. Nous affirmons depuis longtemps que le camp de Zaatari devrait être fermé. Mais l’ouverture d’une nouvelle structure dans la zone de Zarqa, donnée toujours pour imminente, est régulièrement renvoyée», explique Wael Suleiman à Fides.
Déjà 280’000 réfugiés syriens en Jordanie
La Caritas, qui n’est pas impliquée dans la gestion directe du camp de Zaatari, face à la dramatique situation climatique, a distribué ces derniers jours des couvertures, des poêles et de la nourriture chaude à 30’000 familles de réfugiés. Mais les initiatives de secours mises en place en Jordanie peinent à répondre à l’urgence humanitaire dont l’importance grandit de jour en jour. «Si nous parlons avec les représentants du gouvernement, ils nous disent que la question des réfugiés n’est pas de leur compétence directe. Si nous interrogeons des fonctionnaires de l’ONU, ils nous disent que les ressources sont limitées et que l’on ne peut mieux faire. Entre temps, les choses empirent et tout risque de sauter», déplore Wael Suleiman. Les Syriens expatriés aujourd’hui en Jordanie sont plus de 280’000. Et la poursuite du conflit laisse prévoir un nouvel afflux massif de réfugiés au cours des premiers mois de 2013. (apic/fides/mp)