Rome: ’L’ayatollah Khomeiny m’a ordonné de tirer sur Jean Paul II’

Ali Agça livre une une énième version de l’attentat de 1981

Rome, 1er février 2013 (Apic) Dans un ouvrage publié le 1er février 2013 en Italie, le Turc Mehmet Ali Agça, qui avait tenté d’assassiner Jean-Paul II le 13 mai 1981 sur la place Saint-Pierre, livre une énième version des faits. Il montre cette fois-ci du doigt l’Iran. Il affirme que c’est l’ayatollah Khomeiny en personne qui lui aurait ordonné de tuer le pape polonais.

Dans ce livre, écrit à la première personne et intitulé ’On m’avait promis le paradis’, Ali Agça assure que l’ordre de tirer sur Jean-Paul II venait directement de l’ayatollah Khomeiny, premier Guide suprême de la révolution islamique et à la tête de l’Iran de 1979 à 1989.

Après ses récits plus ou moins extravagants sur l’implication des services secrets soviétiques du KGB ou encore la ’piste bulgare’, Ali Agça évoque cette fois la cause de l’islam. Il raconte être arrivé en Iran après s’être échappé de la prison turque où il purgeait sa peine pour l’assassinat d’un journaliste. Il assure avoir été «endoctriné» pendant plusieurs semaines à Téhéran, avant sa rencontre nocturne avec le Guide suprême de la révolution iranienne.

«Ali, lui aurait intimé l’ayatollah Khomeiny, en turc, tu dois tuer le pape au nom d’Allah. Tu dois tuer le porte-parole du diable sur terre, le vicaire de satan en ce monde. Mort au chef des hypocrites, au guide des infidèles. Que Jean Paul II meure par ta main. Ne doute jamais, aie la foi, tue pour Lui, tue l’Antéchrist, tue sans pitié Jean Paul II puis ôte-toi la vie, afin que la tentation de la trahison ne gâche pas ton geste.»

Révélations sur l’entretien avec Jean-Paul II

Dans son livre, Ali Agça fournit également des détails sur l’entretien avec Jean Paul II, venu lui accorder son pardon dans la cellule de la prison romaine de Rebibbia, le 27 décembre 1983.

«Qui t’a ordonné de me tuer ?», lui aurait demandé le pape polonais, lui donnant sa parole d’honneur de ne rien révéler. Après la confession d’Ali Agça sur les Iraniens, le pape lui aurait assuré : «Comme je te pardonne, je leur pardonne aussi».

L’attentat du 13 mai 1981

Lors de l’audience générale du 13 mai 1981, la papamobile transportant Jean Paul II avait débuté un tour de la place Saint-Pierre afin de lui permettre de saluer les quelque 20’000 fidèles présents. Alors qu’il venait de remettre entre les mains de sa mère un bébé, des coups de feu éclatèrent et le blessèrent à l’épaule, à la main et au ventre. Mehmet Ali Agça, un tueur professionnel, tapi derrière la première rangée de pèlerins, venait de tirer deux fois à bout portant sur Jean Paul II. Le pape âgé de 61 ans s’écroula dans les bras de son secrétaire, Mgr Stanislaw Dziwisz. Il fut transporté d’urgence à la polyclinique Gemelli de Rome où il perdit connaissance. Sauvé par les médecins, il garda toujours des séquelles de cet attentat. (apic/imedia/mm/mp)

1 février 2013 | 14:40
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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