Bahreïn: Le roi fait don d’un terrain pour construire la cathédrale Notre-Dame d’Arabie
Remise de l’acte de propriété d’un terrain de 9’000 m2
Manama, 13 février 2013 (Apic) Le souverain du Bahreïn, le roi Hamad ben Issa al-Khalifa, a fait don d’un terrain permettant la construction de la cathédrale catholique «Notre-Dame d’Arabie», a annoncé le 13 février Mgr Camillo Ballin, vicaire apostolique d’Arabie du Nord, basé à Manama.
«Le Bahreïn aura bientôt une nouvelle église !», a communiqué le 13 février à l’agence d’information vaticane «Fides», Mgr Ballin, un évêque missionnaire d’origine italienne. A la tête depuis 2005 du Vicariat apostolique d’Arabie du Nord, qui s’étend sur le territoire de Bahreïn, du Koweït, du Qatar et de l’Arabie Saoudite, Mgr Ballin salue ce geste.
Le roi Hamad ben Issa el-Khalifa avait promis un terrain de 9’000 m2 à Awali, au sud du pays. Certes, des islamistes sont intervenus en septembre 2012 pour tenter de faire annuler la concession de ce terrain, mais le ministre du Développement avait pris position officiellement. Pour lui, le Bahreïn est ouvert à tous et c’est son devoir de donner des terrains aux Eglises par respect pour toutes les personnes vivant dans le pays.
«Nos prières ont été exaucées!»
L’évêque se trouvait au Koweït lorsque que lui est parvenu un appel téléphonique du secrétaire de Cheikh Ahmed Bin Ateytallah Al Khalifa, ministre chargé du suivi de l’application des décisions prises par le roi ou par le gouvernement. Ce dernier lui a remis l’acte de propriété d’un terrain de 9’000 m2 sur lequel il va faire construire la nouvelle église.
Mgr Ballin tient à mettre en évidence le fait que le document a été daté du 11 février, «mémoire de Notre-Dame de Lourdes, qui, au Bahreïn, correspond à Notre-Dame d’Arabie». «Nos prières ont été exaucées, écrit l’évêque, Notre-Dame d’Arabie est bien capable de faire des miracles !».
«Au cours de cette rencontre – ajoute le vicaire apostolique – le Ministre m’a invité à me rendre aujourd’hui, 13 février, au palais royal en vue d’y rencontrer le roi Hamad bin Issa al-Khalifa avec toutes les autorités religieuses». C’est l’occasion de remercier le souverain pour le terrain qui a été donné justement «par ordre du roi», souligne Mgr Ballin. La nouvelle église sera la cathédrale et sera dédiée à Notre-Dame d’Arabie.
Les catholiques sont essentiellement des travailleurs immigrés
S’il n’y a pas de statistiques officielles, le nombre des catholiques est estimé à 1,5 million en Arabie saoudite, à 350’000 au Koweït, au même nombre au Qatar, et à 100’000 au Bahreïn, dispersés sur une superficie cinquante fois supérieure à celle de la Suisse. Les catholiques dont Mgr Ballin a la charge vivent dans une situation «tout à fait particulière». Ce sont essentiellement des travailleurs immigrés ayant la liberté de culte uniquement dans des endroits reconnus officiellement.
Au Bahreïn, où Mgr Ballin a transféré son siège l’été dernier – il était auparavant au Koweït – le vicaire apostolique note des signes positifs. Comme l’église du Sacré-Cœur, à Manama, construite en 1939, est bien trop petite (une centaine de places), les prêtres utilisent une halle polyvalente – qui n’est pas officiellement une église – de 700 places. Actuellement, une partie des fidèles suit la messe à l’extérieur sur des écrans, faute de place.
Les travailleurs immigrés présents dans la Péninsule arabique proviennent principalement des Philippines, d’Inde, du Bangladesh, du Pakistan et du Sri Lanka, sans compter les chrétiens des pays arabes – Libanais, Palestiniens, Irakiens, Syriens ou Egyptiens. «Nos fidèles ont une vie très difficile et souffrent souvent de la solitude, souligne l’évêque combonien, car ils vivent seuls alors qu’ils sont mariés et ont laissé leurs proches à la maison. Il est très difficile pour eux de faire venir leur famille, faute de logements et de revenus suffisants. Nos églises sont vivantes, actives, et nos fidèles veulent des endroits pour se réunir, pour prier, mais nos églises sont trop petites et trop peu nombreuses». (apic/fides/be)