Débat souhaité sur la place de la religion dans la société

Autriche: Le cardinal Schönborn critique une initiative populaire contre les «privilèges» de l’Eglise

Vienne, 2 avril 2013 (Apic) Le cardinal Christoph Schönborn a critiqué le 30 mars 2013 une initiative populaire en préparation en Autriche visant à éliminer les «privilèges» de l’Eglise et à instaurer une stricte séparation de l’Eglise et de l’Etat. L’archevêque de Vienne soutient que la liberté de culte reconnaît le droit aux religions d’être présentes dans le domaine public. Le prélat souhaite en général un vaste débat sur la place de la religion dans la société, rapporte l’agence de presse catholique autrichienne «Kathpress».

Les 14 communautés religieuses légalement reconnues en Autriche ont toutes les mêmes «droits et obligations», elles sont des corporations de droit public, a rappelé le cardinal. La question fondamentale est, pour l’archevêque, le rôle que les religions jouent dans la vie publique, quelle est leur place dans une société laïque.

«L’initiative populaire contre les privilèges de l’Eglise» (Volksbegehren gegen Kirchenprivilegien) est une démarche émanant des milieux de la société civile autrichienne critiques envers l’Eglise. L’action, initié en 2011, appelle à une suppression des «privilèges» accordés aux communautés religieuses en Autriche et à une séparation stricte entre l’Eglise et l’Etat. L’initiative est actuellement dans sa phase de concrétisation.

«Il est bien sûr possible de préférer un modèle de société qui renvoie la religion dans le domaine strictement privé. Mais cela ne pourra pas fonctionner», souligne Mgr Schönborn. La liberté religieuse, qui est l’un des droits humains fondamentaux, implique que les religions ont le droit d’être présentes dans l’espace public.

Des jours fériés juifs et musulmans?

L’archevêque de Vienne a également souhaité un large débat sur l’éventuelle instauration de jours fériés juifs et musulmans, en référence à une demande actuelle de ces communautés en Autriche. Le prélat a toutefois précisé qu’il fallait tenir compte des rapports de forces dans le pays. La population autrichienne est en effet chrétienne à 80%. Selon lui, l’importance numérique relative des communautés juives et musulmanes ne justifierait pas que leurs jours fériés soient étendus au reste de la population.

Mgr Schönborn a également défendu le maintien des jours fériés chrétiens, «attaqués depuis des décennies par les milieux économiques», notamment le lundi de Pâques et de Pentecôte. Il a soutenu qu’une suppression de ces dates n’obtiendrait certainement pas l’aval du peuple. (apic/kathpress/rz)

2 avril 2013 | 11:58
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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