Rome: Les employés du Vatican ne bénéficieront pas des primes liées au conclave
Le Saint-Siège confirme le non versement des gratifications traditionnelles
Rome, 19 avril 2013 (Apic) Le pape François a décidé de ne pas attribuer aux quelque 4’000 employés du Vatican la prime traditionnellement offerte pour l’élection d’un nouveau pontife. Le Saint-Siège a confirmé, dans la soirée du 18 avril 2013, une information publiée quelques heures plus tôt par l’agence I.MEDIA. Ce choix a été justifié par une «situation économique générale difficile».
«En raison de la situation économique générale difficile, il n’est pas apparu possible ni opportun d’alourdir les budgets des organismes du Vatican avec une dépense considérable extraordinaire imprévue», a expliqué le Père Federico Lombardi, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège.
A la mort d’un pape, la tradition veut que les employés du Vatican touchent une gratification extraordinaire, ainsi qu’après l’élection de son successeur. En avril 2005, quelques jours après la mort de Jean Paul II, le cardinal camerlingue avait approuvé le versement à chaque employé d’une prime de 1’000 euros. Ils avaient également reçu, quelques semaines plus tard, 500 euros à l’occasion de l’élection de Benoît XVI.
Situation exceptionnelle
Cette fois, vu le caractère inédit de la situation créée par le choix de Benoît XVI de renoncer à sa charge – mais aussi en raison de l’état des finances vaticanes -, le cardinal camerlingue Tarcisio Bertone, a décidé de ne pas verser cette prime pour le siège vacant. Par la suite, le pape François, qui a dit souhaiter «une Eglise pauvre» et «pour les pauvres», a également décidé de ne pas attribuer la prime habituellement versée lors de l’avènement d’un nouveau pontife. Ce choix semble avoir été tièdement reçu par une partie des employés du Vatican.
La charité du pape
Parallèlement, le pape François a demandé que soient effectués des dons en faveur de quelques organismes d’assistance et caritatifs en puisant sur des fonds disponibles «pour la charité du pape». Parmi les bénéficiaires de cette largesse, a appris I.MEDIA, se trouverait la congrégation des Frères hospitaliers de saint Jean de Dieu.
Jusqu’à la mort de Paul VI, en août 1978, la prime versée aux employés du Vatican correspondait à deux salaires pleins, l’un pour la mort du pontife, un autre pour l’élection de son successeur. Or, le successeur de Paul VI, Jean Paul Ier, décéda seulement 33 jours après son élection. Le pape suivant, Jean Paul II, avait jugé plus sage de ne pas verser une telle somme à chaque employé. Une prime spéciale moindre, dite «una tantum», avait alors été accordée.
La justification des primes
Trois thèses viennent justifier la tradition des primes exceptionnelles liées au siège vacant et à l’élection d’un nouveau pape. D’un point de vue spirituel, d’abord, les membres du Saint-Siège représentent la famille du pape. Une fois le «père» décédé, il leur laisse donc un héritage.
Au Moyen-Age, les membres de la cour papale pillaient parfois les biens du pontife après sa mort. Par le passé, un camerlingue avait ainsi décidé d’accorder à l’entourage du pape une certaine somme afin d’éviter cette situation.
Enfin, plus prosaïquement, les employés réalisent toujours des heures supplémentaires en cas de mort du souverain pontife et pour l’élection de son successeur. De ce point de vue, il est légitime qu’ils reçoivent une gratification de salaire.
Au Vatican, les bilans oscillent d’année en année entre bénéfice et déficit. Les derniers chiffres connus sont ceux présentés en juillet 2012 concernant l’année précédente : pour 2011, le bilan financier du Saint-Siège était dans le rouge de près de 14,9 millions d’euros. Tandis que celui du Gouvernorat de l’Etat de la Cité du Vatican était positif, avec un actif de 21,8 millions d’euros. (apic/imedia/ami/rz)