«The Kirk» remet en question le «droit divin» des juifs à la terre d'Israël

Grande-Bretagne: Un document de l’Eglise nationale d’Ecosse provoque de vifs remous

Edimbourg, 10 mai 2013 (Apic) The Church of Scotland, l’Eglise nationale d’Ecosse, est la cible des milieux juifs à travers le monde pour avoir remis en question le «droit divin des juifs à la terre d’Israël». Dans un document intitulé «L’héritage d’Abraham? Un rapport sur la ‘terre promise’», préparé pour la prochaine assemblée générale de cette Eglise protestante qui rassemble un demi million de fidèles, elle critique le sionisme et les chrétiens qui le soutiennent.

Ce document de 10 pages – qui vient d’être retiré de son site internet (cf. www.churchofscotland.org.uk) – devait être discuté lors de l’assemblée de l’Eglise presbytérienne d’Ecosse qui s’ouvre samedi 18 mai 2013. «The Kirk», comme on appelle communément l’Eglise d’Ecosse, vient de faire marche arrière sous la pression venant tant d’Israël que des communautés juives du monde entier.

Levée de boucliers partout dans le monde

Le rapport reconnaît le fait que l’Eglise d’Ecosse a par le passé été convaincue du droit des juifs à l’ancienne terre d’Israël, mais cette affection pour le sionisme appartient désormais au passé.

Le document analyse les Ecritures et rejette les diverses revendications théologiques des juifs sur la terre de Palestine, qui serait promise aux fils d’Abraham. Elle critique également la poursuite de la colonisation juive des territoires palestiniens. Selon ce rapport, les promesses bibliques concernant la terre d’Israël n’ont jamais faites pour être prises au pied de la lettre ou pour s’appliquer à un territoire géographiquement défini. «La terre promise n’est pas un lieu, plutôt une métaphore de comment les choses devraient être au milieu du peuple de Dieu. Cette ‘terre promise’ peut être trouvée – ou édifiée – n’importe où».

Daniel Taub, ambassadeur d’Israël en Grande-Bretagne, a qualifié ce rapport de «vraiment blessant». Devant les vives réactions des milieux juifs en Ecosse et au plan international, l’Eglise d’Ecosse a rencontré les responsables de la communauté juive d’Ecosse et du Royaume-Uni et a eu avec eux des discussions qualifiées d’»utiles» le 8 mai dernier. Cette rencontre a été mise sur pied par le Conseil des chrétiens et des juifs (Council of Christians and Jews/CCJ). L’Eglise d’Ecosse reconnaît que le brouillon du rapport publié par le «Conseil Eglise et Société» en vue de la discussion lors de l’assemblée générale de l’Eglise a été cause d’incompréhension et demande une nouvelle introduction, notamment pour clarifier le langage utilisé.

L’Eglise d’Ecosse dénonce les injustices subies par le peuple palestinien

«The Kirk» affirme qu’elle n’a pas changé sa position de toujours sur le droit à l’existence d’Israël. L’Eglise assure condamner toute violence et actes de terrorisme «où qu’ils puissent être commis dans le monde». Elle rappelle sa préoccupation pour les «injustices subies par le peuple palestinien dans les territoires palestiniens occupés», mais «cette préoccupation ne devrait pas être comprise comme une mise en question du droit à l’existence de l’Etat d’Israël». Elle condamne tout ce qui peut créer une culture favorable à l’antisémitisme. L’Eglise d’Ecosse souligne qu’elle va continuer le dialogue tant en Ecosse qu’en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, dans un communiqué commun qu’elle a signé avec le Conseil écossais des communautés juives, le Conseil des députés des juifs britanniques, le Mouvement pour le judaïsme réformé et les Rabbins pour les Droits de l’Homme. (apic/churchofscotland/bbc/be)

10 mai 2013 | 15:50
par webmaster@kath.ch
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