Luis Antonio Tagle, le cardinal venu «de là où le soleil se lève»

Rome: Le cardinal philippin Luis Antonio Tagle a pris possession de la paroisse dont il est titulaire

Rome, 17 juin 2013 (Apic) Il y a le pape venu «du bout du monde», il y a aussi le cardinal venu «de là où le soleil se lève», Luis Antonio Tagle. C’est avec ce trait d’humour que l’archevêque de Manille (Philippines) s’est présenté devant les fidèles de la paroisse romaine de San Felice da Cantalice dont il a officiellement pris possession lors d’une messe célébrée dans la soirée du 15 juin 2013.

Dans le quartier de Centocelle, très loin du centre de Rome, le cardinal Tagle était attendu avec impatience par les paroissiens, notamment parce que cette messe avait été retardée en raison de la renonciation de Benoît XVI. Le pape émérite avait lui-même remis la barrette cardinalice au prélat philippin lors du consistoire du 24 novembre 2012, avec le titre de cardinal-prêtre de San Felice da Cantalice, provoquant chez ce dernier des larmes. Une image qui avait fait le tour de la planète. Ironie du sort, le précédent titulaire de cette paroisse était lui aussi asiatique : il s’agissait du cardinal coréen Stephen Kim Sou-hwan, ancien archevêque de Séoul, mort en 2009.

En dépit de la chaleur écrasante qui régnait dans l’église de briques rouges, ils étaient près d’un millier à vouloir rencontrer ce cardinal de bientôt 56 ans dont les médias avaient tant parlé au moment du conclave, le présentant comme leur papabile préféré. Sous les fresques au style si caractéristique de l’après-guerre, l’assemblée était bien sûr aussi composée de nombreux membres de la communauté philippine de Rome. Le frère du cardinal Tagle et l’une de ses cousines avaient fait le déplacement depuis les Etats-Unis pour participer à cette messe, à laquelle assistait également l’ambassadeur des Philippines près le Saint-Siège, Mercedes Arrastia Tuason. Le Collège pontifical philippin était bien sûr au grand complet.

L’archevêque de Manille a consacré une grande partie de son homélie à se présenter aux fidèles, en commençant par s’excuser de ses fautes d’italien, une langue qu’il maîtrise en réalité fort bien. Tout à fait conscient que l’un des aspects qui frappent le plus ceux qui le rencontrent pour la première fois est son visage juvénile, le cardinal Tagle a raconté une anecdote aux fidèles. «Au moment de me présenter pour la première fois à Jean-Paul II, a ainsi confié le prélat philippin, le cardinal Ratzinger m’a demandé : professeur Tagle, quel âge avez-vous ? Lorsque je lui ai répondu que j’avais 40 ans, il s’est écrié : Mais vous avez un visage de premier communiant ! Et de rassurer les paroissiens de San Felice da Cantalice : «je vous promets que j’ai fait ma première communion, mon ordination sacerdotale est valide».

Le cardinal au sourire

Bien sûr, le cardinal Tagle n’a pas manqué de souligner ses rapports d’amitié avec l’ordre des capucins, qui administre la paroisse. «Je me sens proche des frères capucins, a-t-il confié, car dans mon premier diocèse d’Imus, où se trouve le séminaire des capucins, j’ai donné des cours à de nombreux séminaristes capucins qui ont depuis été ordonnés prêtres».

Avec la délicatesse qui le caractérise, sans jamais se départir de son sourire désarmant, le cardinal Tagle a profité de l’occasion pour féliciter le curé de la paroisse, le père Gianfranco Palmisani, élu ministre des capucins de la province de Rome il y a quelques mois. «La nouvelle a eu lieu quelques jours après notre rencontre», a ajouté, malicieux, le prélat philippin, en déduisant qu’il avait porté chance au frère capucin.

Assurément, le cardinal Tagle aura conquis ses paroissiens, fort de l’équilibre qu’il dégage entre rigueur théologique et sens pastoral, entre talents d’orateur – avec un style pédagogique qui n’est pas sans rappeler celui de Benoît XVI – et humilité profonde. (apic/imedia/cp/cw)

17 juin 2013 | 11:38
par webmaster@kath.ch
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