Maroc: Deux ans et demi de prison pour avoir parlé de ses convictions chrétiennes

Inquiétude face à l’absence de liberté religieuse

Taounate, 13 septembre 2013 (Apic) Le tribunal de Taounate, dans le nord du Maroc, a condamné le 2 septembre 2013 un chrétien à deux ans et demi de prison ferme et à une amende de 5’000 dirhams (environ 550 francs suisses) pour prosélytisme et incitation à l’apostasie. L’ONG ‘Portes ouvertes’ qui rapporte la nouvelle s’inquiète pour la liberté religieuse au Maroc.

En moins d’une semaine, Mohammed El-Baldi, un chrétien de 34 ans a été arrêté, jugé et condamné pour évangélisation. Le 28 août, Mohammed, converti au christianisme depuis sept ans, était chez lui quand la police est arrivée, a fouillé sa maison et l’a arrêté. Il a été accusé d’inciter ses compatriotes à adopter la foi chrétienne, ce qui signifie donc quitter l’islam et se rendre coupable du crime d’apostasie. Quelques jours plus tard, le 2 septembre, il a comparu devant le tribunal de Taounate, dans le nord du Maroc, qui l’a condamné à deux ans et demi de prison ferme et à une amende de 5000 dirhams (environ CHF 550).

‘Portes ouvertes’ souligne que cette peine est cinq fois plus élevée que celle prévue par l’article 220 du code pénal marocain qui punit le fait d’ébranler un musulman dans sa foi. Quant à l’amende, elle dix fois supérieure à la norme légale. Mohammed El-Baldi a été immédiatement incarcéré et est actuellement détenu dans la prison d’Ain Aicha.

«Une telle rapidité est mauvais signe pour les chrétiens marocains et prête à croire que l’on n’a pas laissé à Mohammed la possibilité d’organiser correctement sa défense», s’inquiète un responsable chrétien local.

Au Maroc, parler publiquement de la foi chrétienne est interdit et la conversion au christianisme fermement découragée. Si les chrétiens étrangers bénéficient de la liberté de culte, les chrétiens locaux sont contraints de cacher leur croyance, relève ‘Portes ouvertes’. (apic/com/mp)