Israël: Les bus avec places séparées pour hommes et femmes restent meilleur marché
Une députée dénonce ces discriminations voulues par les juifs ultra-orthodoxes
Jérusalem, 8 novembre 2013 (Apic) Les lignes de bus israéliennes «mehadrin», avec places séparées pour hommes et femmes, qui relient villes et quartiers juifs ultra-orthodoxes en Israël, continuent d’être moins chères sur la même distance que les lignes normales. Une députée dénonce ces discriminations voulues par les milieux juifs ultra-orthodoxes.
En Israël, bien que la ségrégation soit théoriquement interdite par la loi, elle peut être autorisée dans des situations dites «volontaires», tant que les passagers ne sont pas forcés de s’asseoir à différents endroits du bus.
Adi Kol, députée à la Knesset du parti centriste et laïc «Yesh Atid», a déposé le 6 novembre 2013 une interpellation au parlement israélien sur la persistance de cette discrimination qui oblige les femmes de s’asseoir à l’arrière du bus.
Pas question pour les femmes de s’asseoir à l’avant
Les femmes qui décident de s’asseoir à l’avant du bus sont souvent l’objet d’intimidation de la part des «haredim» (les «craignant Dieu»), des intégristes juifs.
A l’évidence, la compagnie israélienne de bus Egged ne respecte pas le jugement de la Cour suprême israélienne, qui avait déclaré illégale en janvier 2011 la ségrégation par sexe qui dure depuis une bonne décennie sur les lignes de bus desservant les quartiers juifs ultra-orthodoxes.
Le public ne veut plus d’excuses face aux promesses non tenues
La ministre délégué aux Transports Tzipi Hotovely, du parti Likoud, a admis que l’opinion publique puisse être frustrée à ce propos. Elle a souligné que les recommandations à ce sujet étaient appliquées dans un processus graduel et que ces différences de tarifs allaient être corrigées durant l’année 2014.
Pour Adi Kol, la mise sur un pied d’égalité tarifaire entre les lignes «mehadrin» et les lignes normales et la fin des discriminations visant le public laïc en Israël ne coûte pas un sou supplémentaire. Pour la députée, il n’y a aucune justification à retarder la mise en œuvre complète des réformes, qui sont toujours remises au lendemain. «Le public en a marre de ces excuses répétées, telles que les ‘réformes à long terme’ invoquées. Il y a un besoin urgent d’entreprendre des pas concrets, ici et maintenant, pour le bien du public», a-t-elle réagi, rapporte le 8 novembre la presse israélienne.
Le député Avraham Michaeli, du parti religieux ultra-orthodoxe séfarade Shass, a pour sa part pris la défense des tarifs différenciés, estimant que ces lignes fréquentées par de nombreux juifs religieux étaient rentables. (apic/jpost/com/be)