Etats-Unis: La nouvelle super-héroïne de Marvel est musulmane
L’islam fait partie de l’identité de Kamala, adolescente du New Jersey aux pouvoirs extraordinaires
Washington, 11 novembre 2013 (Apic) Marvel, la maison d’édition de bandes dessinées américaines, a dévoilé sa nouvelle héroïne: Kamala Khan. Cette adolescente américaine a la particularité d’être le premier personnage principal de l’éditeur à être musulman. Sa religion sera une partie intégrante de l’intrigue d’une série de bandes dessinées publiée dès février 2014. C’est ce que rapportent les sites internet du «Monde» et de «Paris Match».
Dans cette série, Miss Marvel prend les traits d’une adolescente de 16 ans, Kamala Khan, issue d’une famille pakistanaise du New Jersey. Sana Amanat, éditrice chez Marvel et Américaine musulmane, et G. Willow Wilson, auteure convertie à l’islam, ont répondu à des questions dans une interview publiée sur le site officiel de Marvel, et y détaillent la vie de la future héroïne: «C’est une lycéenne de Jersey City qui lutte pour concilier sa vie d’adolescente américaine avec les valeurs conservatives de sa famille pakistanaise musulmane. Donc, dans un sens, elle a déjà une «identité double» avant même de revêtir son costume de super héroïne».
En pleine crise d’adolescence, Kamala découvre qu’elle a des pouvoirs extraordinaires de déformation de son corps. La lycéenne de 16 ans idolâtre un autre héros de Marvel, Captain Marvel, qui pourrait intervenir plus tard dans le comic book. Ce n’est pas la première fois que la religion d’un membre de l’univers Marvel est évoquée, mais c’est la première fois que la religion sera une partie dominante de la psychologie du personnage principal.
Contexte familial important
Pour l’auteure, le contexte familial de l’héroïne est un point capital: «Comme beaucoup d’enfants d’immigrés, elle se sent partagée entre deux mondes: sa famille qu’elle aime, mais qui la rend folle, et ses camarades, qui ne comprennent pas vraiment ce qu’est sa vie à la maison. Cela la rend forte et vulnérable en même temps», assure G. Willow Wilson. «L’islam est à la fois une partie essentielle de son identité, et quelque chose dont elle doute un peu. Elle n’est pas une figure emblématique de la religion, ni une sorte de minorité, poursuit l’auteure. Elle ne couvre pas ses cheveux –la plupart des Américaines musulmanes ne le font pas–, et elle traverse une phase de rébellion. Elle veut aller à des soirées et sortir au-delà de 21 heures, se sentir «normale». Et pourtant, elle ressent le besoin de défendre sa famille et ses croyances».
L’éditrice Sana Amanat complète: «Ce livre ne prêche pour aucune religion, ni la foi islamique en particulier. C’est à propos de ce qui se passe quand vous luttez contre les étiquettes que l’on vous a imposées, et comment cela vous forme. C’est une lutte que nous avons tous menée sous différentes formes, et Kamala n’est pas une exception parce qu’elle est musulmane». Elle s’attend, comme elle l’a expliqué au «New York Times», à des réactions négatives, «pas uniquement de la part de personnes qui sont anti-musulmans, mais aussi de la part de musulmans qui voudraient voir le personnage sous un angle différent». La sortie de la première bande dessinée est prévue pour février 2014. (apic/ag/cw)
Encadré:
Au Pakistan, un dessin animé avait provoqué le débat dans le pays en été 2012. «Burka Avenger» raconte l’histoire d’une professeure des écoles le jour, qui combat la nuit ceux qui s’opposent à l’éducation pour tous. Et, tout comme dans le discours de Malala à l’ONU, la jeune militante pakistanaise victime d’une tentative d’assassinat, les seules armes de l’héroïne sont «des livres et des stylos». Seulement, la tenue de l’héroïne a fait grincer des dents dans un pays rongé par les extrémistes dans certaines régions: en effet, la professeure-vengeresse porte un voile intégral. Selon le directeur de l’animation de «Burka Avenger», la raison est très simple: «Elle doit botter des fesses, le faire en pantalon moulant en cuir est peu pratique». cw