Allemagne: Des hommes politiques dénoncent l'existence d'une justice musulmane parallèle

Pas de place pour la charia dans l’Etat de droit

Berlin, 11 novembre 2013 (Apic) «Il n’y a pas de place pour la charia – le droit islamique – dans l’Etat de droit», estime le député au Bundestag Hans-Peter Uhl, de la CSU bavaroise. Dans les colonnes du journal allemand «Welt am Sonntag» du 10 novembre 2013, cet expert des affaires intérieures, à l’instar d’autres responsables politiques allemands, fait part de ses craintes concernant le développement en Allemagne d’une justice parallèle dans les milieux musulmans.

Plusieurs politiciens démocrates-chrétiens observent avec inquiétude l’action de juges islamiques illégaux. Des familles élargies d’origine arabe, affirment-t-ils, disposent de plus en plus de leurs propres juges, dans des villes allemandes comme Berlin ou Brème, et dans des Länder comme la Basse-Saxe ou la Rhénanie-du-Nord/Westphalie. Ces derniers décident dans le cas de querelles familiales ou pour fixer le «prix du sang» (»Diya»), qui est une compensation financière pour réparer un préjudice, notamment en cas d’homicide ou d’atteinte à l’intégrité physique.

La justice doit agir avant l’intervention des juges de paix musulmans

Une telle justice de l’ombre n’est pas acceptable, affirme pour sa part le ministre de la justice du Land de Bavière Winfried Bausback, également membre de l’Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU). Car pour lui, dans ce cas, «les plus faibles, en particulier les femmes, restent habituellement sur le carreau».

Pour Wolfgang Bosbach, de l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU), l’activité des juges de paix arabes mine le système juridique. Le président de la Commission de l’intérieur au Bundestag est d’avis que la victime doit pouvoir être entendue avant que les juges de paix musulmans puissent intervenir. Car il n’y aura plus rien à tirer de la victime lors de l’audition judiciaire si sa famille a reçu auparavant une indemnité qui la réduit ainsi au silence. (apic/welt/be)

11 novembre 2013 | 16:04
par webmaster@kath.ch
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