IVe Colloque international sur les littératures apocryphes juive et chrétienne

Lausanne: La «Vie d’Adam et Eve» et les traditions adamiques à l’UNIL en janvier 2014

Lausanne, 11 décembre 2014 (Apic) «La Vie d’Adam et Eve», connue également dans sa version grecque sous le nom d’Apocalypse de Moïse, est un ensemble d’écrits juifs. Ce récit connaît également plusieurs autres recensions majeures, dont une en araméen, et d’autres en latin, en arménien, en slavon, en géorgien et en copte. Il sera au cœur des débats à l’occasion du IVe Colloque international sur les littératures apocryphes juive et chrétienne qui se tiendra du 7 au 10 janvier 2014 aux Universités de Lausanne (UNIL) et de Genève (UNIGE).

Ce colloque, qui réunit des spécialistes d’une vingtaine de pays, est mis sur pied par l’Association pour l’étude de la littérature apocryphe chrétienne (AELAC). Cette association regroupe des chercheurs de l’Institut romand des sciences bibliques (UNIL), la Faculté autonome de théologie protestante (UNIGE), l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (Section des sciences religieuses, Paris) et le Centre des religions du Livre (Villejuif).

Le sort d’Adam, Satan, les origines du mal

Cette quatrième édition sur la littérature apocryphe (*) est consacrée aux traditions concernant Adam et Eve. La parution de l’édition de la «Vie latine d’Adam et Eve» dans la «Series Apocryphorum» du «Corpus Christianorum» a conduit l’AELAC à organiser cette rencontre.

Elle permettra de rendre un hommage à son auteur, Jean-Pierre Pettorelli (1928-2009), qui a consacré les dernières années de sa vie à la réalisation de cette œuvre d’envergure, note l’AELAC. Quelle fut la destinée d’Adam et Eve après leur expulsion du paradis? Le livre de la Genèse n’en dit quasiment rien, mais la «Vie d’Adam et Eve» raconte comment ils ont progressivement découvert les réalités constitutives de la condition humaine: faim et recherche de la nourriture, douleurs de l’enfantement, hostilité du monde animal, maladie physique et mort.

Un récit de grande valeur anthropologique

C’est la valeur anthropologique de ce récit apocryphe qui a fasciné Jean-Pierre Pettorelli et l’a conduit à rédiger une étude exhaustive des manuscrits de la version latine en vue d’une édition critique. La «Vie d’Adam et Eve» évoque une large palette de thèmes, tels que le paradis, Satan, les explications de l’origine du mal, le sort d’Adam, les mystères qui lui sont révélés, la génération humaine, la nourriture, la sauvagerie des animaux, la souffrance et la mort.

Le colloque se propose de mieux comprendre le jeu des représentations mentales, culturelles et religieuses déployé dans les textes et traditions adamiques à l’aide de savoirs diversifiés (anthropologie, philosophie, histoire des pratiques et des mentalités). A la tête du comité d’organisation du colloque se trouvent notamment Frédéric Amsler et David Hamidovic, professeurs ordinaires à la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’UNIL.

(*) On qualifie d’apocryphe (du grec apókryphos, «caché») un écrit dont l’authenticité n’est pas établie. Dans le domaine biblique, l’expression désigne un écrit considéré comme non authentique parce que jugé par les autorités religieuses comme non inspiré par Dieu.

Pour plus d’infos: Colloque sur les littératures apocryphes juive et chrétienne, Institut romand des sciences bibliques, Université de Lausanne, CH-1015 Lausanne collac@aelac.org

Encadré

L’Association pour l’étude de la littérature apocryphe chrétienne (AELAC)

Cette association, fondée en 1981, a pour but l’édition critique, la traduction et le commentaire de tous les textes pseudépigraphiques (un pseudépigraphe est un ouvrage dont le nom de l’auteur ou le titre sont faux, ndlr) ou anonymes d’origine chrétienne qui ont pour centre d’intérêt des personnages apparaissant dans les livres bibliques ou qui se rapportent à des événements racontés ou suggérés par ces livres. L’Association regroupe tous les chercheurs qui préparent l’édition d’un écrit apocryphe pour la «Series apocryphorum» du «Corpus christianorum». Cette série entend renouveler et enrichir la connaissance de la littérature apocryphe chrétienne par le regroupement, l’édition critique, la traduction et l’interprétation des textes pseudépigraphiques ou anonymes d’origine chrétienne qui ont pour centre d’intérêt des personnages apparaissant dans les livres bibliques ou se rapportant à des événements racontés ou suggérés par ceux-ci. Dans la mesure où ils ont été christianisés au cours de leur transmission, les écrits reprenant des traditions juives appartiennent également à cette littérature. (apic/be)

11 décembre 2013 | 10:53
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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