Ukraine : L’Eglise orthodoxe du patriarcat de Moscou se donne un nouveau chef
Kiev, 28 février 2014 (Apic) L’église orthodoxe ukrainienne rattachée au patriarcat de Moscou s’est donnée le 24 février 2014 un nouveau chef en la personne du métropolite de Tchernovitsy et de Bucovine Onuphre, élu à la tête du siège métropolitain de Kiev, rapporte le 28 février radio Vatican.
Le métropolite Onuphre remplace le patriarche Vladimir malade hospitalisé et considéré comme inapte à assumer sa charge. Onuphre a pour le moment le titre de ›locum tenens’, c’est-à-dire qu’il dirige le patriarcat sans pour autant avoir le titre de métropolite de Kiev. Onuphre a par ailleurs reçu la bénédiction de Cyrille de Moscou, le patriarche de toutes les Russies.
Au-delà de l’élection du nouveau métropolite, le Saint-Synode de l’Eglise ukrainienne a décidé de créer une commission de dialogue avec les autres Eglises orthodoxes du pays, en particulier l’Eglise autocéphale dite du patriarcat de Kiev.
Le patriarche Philarète plaide aussi pour le rapprochement
Le patriarche Philarète de l’Eglise autocéphale a également de son côté proposé aux orthodoxes rattachés à Moscou la réunification des deux Eglises. Face à la tragédie actuelle, les Eglises doivent dépasser leurs divisions, a-t-il argumenté. Une telle démarche souderait aussi la population.
La séparation d’une partie de l’Eglise ukrainienne d’avec Moscou remonte à 1991, au moment de l’indépendance du pays. Il s’agissait alors de se défaire de l’influence de Moscou, mais il n’y a pas de vraies divergences théologiques. Ce schisme a conduit à de vives tensions concernant notamment la propriété des églises et biens ecclésiastiques. Le patriarche de Kiev Philarète a été excommunié par le synode de l’Eglise orthodoxe russe. Il n’a pas été reconnu non plus par la plupart des autres Eglises orthodoxes. Selon les sondages, les deux ailes de l’orthodoxie en Ukraine comptent environ le même nombre de fidèles, même si l’Eglise de Moscou rassemble plus de paroisses.
Ces tensions entre orthodoxes se doublent du conflit lié à la renaissance de l’Eglise gréco-catholique, dite uniate, supprimée par Staline en 1948 et rattachée de force à l’orthodoxie. Enfin surtout à l’ouest du pays l’Eglise catholique latine, sous influence polonaise, a retrouvé aussi un rôle plus important. (apic/rv/kna/mp)