Rome: Comment le cardinal Bergoglio a été élu pape le 13 mars 2013
Une reconstruction du conclave
Rome, 13 mars 2014 (Apic) Au terme du bref conclave des 12 et 13 mars 2013, le monde a découvert l’Argentin Jorge Mario Bergoglio, cardinal de 76 ans, que ses pairs étaient allés chercher «au bout du monde», de son propre aveu. Un an plus tard, il est possible de faire une reconstruction du conclave à la faveur des indications de certains cardinaux, logiquement tenus au secret concernant ce scrutin extraordinaire.
Selon des versions différentes mais se recoupant, le nom du cardinal Jorge Bergoglio serait rapidement apparu comme une alternative aux grands favoris, le cardinal italien Angelo Scola, archevêque de Milan, et le cardinal canadien Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, menant à une élection en 24 heures.
Lorsqu’ils entrent en conclave dans la Chapelle Sixtine, le 12 mars en fin d’après-midi, les 115 cardinaux électeurs misent sur un huis clos plutôt court, et c’est ce qui adviendra.
Selon les versions de plusieurs vaticanistes réputés, les deux premiers tours voient des résultats plutôt éparpillés, même si les deux grands favoris, les cardinaux Angelo Scola et Marc Ouellet, proches de Benoît XVI, aussi bien personnellement que dans la pensée, arrivent en tête, mais sans avantage décisif. Un peu plus loin derrière, on trouve le cardinal brésilien Odilo Scherer, archevêque de Sao Paulo, lui aussi considéré comme favori mais étiqueté ›candidat de la curie’ par les médias, et le cardinal Bergoglio.
Il n’a pas oublié les pauvres
Le tournant aurait eu lieu lors du troisième scrutin, soit le deuxième de la matinée du 13 mars. Le cardinal Bergoglio aurait alors dépassé les 50 voix, laissant les autres loin derrière lui. Selon des reconstructions de 2005, l’archevêque de Buenos Aires avait déjà obtenu un nombre considérable de voix lors du conclave qui vit l’élection de Benoît XVI, avant d’être presque oublié par les journalistes dans leurs pronostics pour l’élection de mars 2013.
Après le déjeuner, où s’opèrent certainement de nouvelles tractations entre hauts prélats, le cardinal Bergoglio gagne une dizaine de voix lors du quatrième scrutin. Le cinquième scrutin est annulé sans même être dépouillé, pour vice de forme et, au sixième tour, les applaudissements des cardinaux s’élèvent alors que le quorum des 77 voix est dépassé, pour finalement en atteindre quelque 90.
Au moment où le cardinal a atteint les deux tiers des voix, selon la réforme de Benoît XVI, le cardinal brésilien Claudio Hummes, ancien président de la Congrégation pour le clergé, pose la main sur l’avant-bras du cardinal argentin et lui lance cette invitation fraternelle: «N’oublie pas les pauvres».
Quelques jours après son élection, le pape François avait assuré que cette invitation l’avait convaincu du choix de son nom de pontife, en référence au saint d’Assise. (apic/imedia/mm/rz)