Rome: Le sacerdoce n’est pas un ascenseur social, rappelle le pape aux évêques guinéens

Le pontife est très conscient des problèmes de l’Afrique

Rome, 24 mars 2014 (Apic) Devant les trois évêques de Guinée-Conakry en visite Ad limina au Vatican, le 24 mars 2014, le pape François a rappelé l’importance pour l’Eglise d’offrir un exemple moral solide. Il a insisté sur cet aspect concernant l’Afrique, «où la polygamie est encore répandue» et où le sacerdoce est parfois vécu comme un «moyen d’ascension sociale». Le pontife s’est montré très conscient des problématiques du continent, évoquant également la pauvreté et les sectes, qui profitent de la crédulité des personnes.

«Pour que l’annonce de l’Evangile porte du fruit, toute notre existence doit être cohérente avec l’Evangile que nous annonçons», a souligné le pape aux évêques guinéens, constatant qu’il s’agissait d’une réalité vivante, à bien des égards, dans leurs diocèses. Le pontife les a invités à soutenir les familles dont le modèle chrétien doit être proposé et vécu sans ambiguïté, alors que la polygamie est encore répandue et les mariages mixtes de plus en plus fréquents. En Guinée-Conakry, comme ailleurs en Afrique, il n’est pas rare que même les catholiques vivent des situations matrimoniales non conformes à l’enseignement de l’Eglise.

Ouverture d’un séminaire Benoît XVI

Le pape François a porté une attention particulière aux prêtres africains. «L’apostolat des prêtres, généreusement donnés aux tâches du ministère, est souvent rendu difficile, en particulier en raison de leur trop faible nombre», a-t-il souligné. Le pontife a relevé que ceux-ci devaient vivre en cohérence avec ce qu’ils prêchent. C’est la crédibilité même du témoignage de l’Eglise qui est en jeu, a insisté le pape. Il a demandé des efforts pour susciter d’abondantes et solides vocations sacerdotales. Saluant l’ouverture récente d’un séminaire portant le nom de Benoît XVI, le pape a souhaité que cela puisse permettre un nouvel élan de la vie sacerdotale.

Célibat sacerdotal

Le pontife a encouragé les prêtres à vivre en vérité les exigences du célibat ecclésiastique, ainsi que le juste rapport aux biens matériels, le refus de la mondanité et du carriérisme, rappelant que le sacerdoce n’était pas un moyen d’ascension sociale. Le clergé africain, parfois dans ses plus hautes sphères, est marqué par des désordres moraux manifestes, en décalage avec la doctrine catholique, aussi bien au niveau des mœurs que de la gestion des biens et du pouvoir. En 2012, Benoît XVI avait notamment procédé au renouvellement d’une partie de l’épiscopat de République centrafricaine, sur fonds de scandales sexuels et financiers, après avoir été alerté quelques années auparavant de la double vie de certains prélats.

Mise en garde contre les sectes

Dans son discours aux évêques guinéens, le pape François a loué le beau travail d’évangélisation accompli dans le pays, et exhorté chacun à travailler pour la paix et dans la lutte contre l’extrême pauvreté à laquelle la Guinée est confrontée. Le pontife a aussi invité à poursuivre dans la voie du dialogue avec les musulmans. «Les discordes entre chrétiens sont le plus grand obstacle à l’évangélisation», a-t-il également remarqué, relevant qu’elles favorisaient le développement de groupes qui profitent de la pauvreté et de la crédulité des personnes pour leur proposer des solutions faciles, mais illusoires, à leurs problèmes. (apic/imedia/mm/rz)

24 mars 2014 | 14:31
par webmaster@kath.ch
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