Rome : Le Vatican assure qu’aucune enquête à caractère pénal n’est en cours à l’encontre du cardinal Bertone

Soupçons de détournement de fonds

Rome, 21 mai 2014 (Apic) Sans démentir les accusations de malversations financières portées à l’encontre du cardinal Tarcisio Bertone par un quotidien allemand, le Vatican a assuré, le 19 mai 2014, qu’aucune enquête pénale concernant l’ancien secrétaire d’Etat du Saint-Siège n’était en cours. Selon le journal ›Bild’, le cardinal Bertone aurait détourné 15 millions d’euros des comptes du Vatican au profit de la société de production audiovisuelle de l’un de ses proches. Le haut prélat italien, quant à lui, a formellement démenti les accusations de malversations financières portées à son encontre.

«Il n’existe en ce moment aucune enquête à caractère pénal de la part de la magistrature vaticane à l’encontre du cardinal Tarcisio Bertone», a simplement assuré le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, le Père Federico Lombardi, dans un très bref communiqué. Il n’a pas précisé en revanche si une enquête administrative était en cours.

Le matin même, le quotidien ›Bild’ assurait qu’une enquête visant le cardinal Bertone avait été ouverte par l’Autorité d’information financière du Vatican (AIF) concernant le financement à hauteur de 15 millions d’euros de la société ›Lux Vide’ avec de l’argent issu de comptes placés à l’Institut pour les œuvres de religions (IOR). Selon le journal, l’argent aurait été prêté début 2013 sous la forme d’obligations convertibles en actions à cette société italienne dirigée par le producteur Ettore Bernabei, ancien directeur de la télévision publique italienne RAI, de 1960 à 1974, et proche du cardinal Bertone.

«La convention signée entre l’IOR et la société ›Lux Vide’ a été débattue et approuvée par la Commission cardinalice de surveillance et par le Conseil de surintendance lors de la réunion du 4 décembre 2013, comme en atteste le procès verbal», s’est défendu pour sa part le cardinal Bertone dans une déclaration à l’agence italienne Adnkronos.

Le 18 mai, alors qu’il présentait à la presse le 2e rapport annuel de l’AIF, son directeur, le Suisse René Brülhart, n’avait pas souhaité commenter les allégations du journal allemand, refusant de les confirmer mais aussi de les démentir.

Dans L’homme qui ne voulait pas être pape (Albin Michel), paru en France en février dernier, le journaliste Nicolas Diat évoquait les relations étroites entre le cardinal Bertone et «une entreprise de production audiovisuelle». Il mentionnait alors la figure de Marco Simeon, laïc italien trentenaire présenté comme «un homme d’influence douteux» et «l’un des conseillers occultes du secrétaire d’Etat». L’ouvrage suspectait alors cet intermédiaire d’avoir mis en place un système de commissions financières pour les institutions souhaitant collaborer avec le Saint-Siège, évoquant en particulier ses tractations au profit d’une société de production. (apic/imedia/ami/mp)

21 mai 2014 | 08:34
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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