8'000 policiers déployés pour l'opération «Soutane blanche»

Terre Sainte: A l’approche de l’arrivée de ›Baba Francès’, Jérusalem se décore et se blinde

Rome, 23 mai 2014 (Apic) Alors que le pape François s’apprête à effectuer une brève mais intense visite en Terre Sainte, du 24 au 26 mai 2014, Jérusalem se pare des couleurs du Vatican. Dans le même temps, des mesures de sécurité très strictes sont mises en place par la police dans le cadre de l’opération «Soutane blanche» pour accueillir celui que les arabes de la Vielle ville appellent ›Baba Francès’.

Bien après Bethléem, le quartier chrétien de la Vieille ville de Jérusalem est désormais décoré de fanions aux couleurs du Vatican mais représentant aussi l’Eglise catholique de Terre Sainte et le Patriarcat orthodoxe. Dans le reste de la ville, en revanche, pas de trace de l’arrivée imminente du pontife.

Les commerçants aussi, pour certains, ont placé sur leurs devantures de grands drapeaux. «Mais nous ne serons pas là, rappelle Issa, propriétaire d’un magasin de souvenirs, nous devons fermer pour le passage du pape». D’ailleurs, ils n’attendent pas de retombées économiques de cette visite.

Couvre-feu

Des mesures très strictes ont été imposées aux habitants par la police, avec notamment un couvre-feu et l’interdiction de s’approcher des fenêtres. Certains habitants ont dénoncé par là une volonté du gouvernement israélien de «cacher» la présence des chrétiens, mais ce protocole sécuritaire est normal pour une visite de ce niveau.

La déception est grande pour les chrétiens de la Ville sainte, même si certains d’entre eux, ayant obtenu un ticket, pourront se rendre en bus à Bethléem le 25 mai au matin, pour participer à la messe que le pape François présidera place de la Mangeoire.

Mais dans les rues de la Vieille ville de Jérusalem, on ne parle que de la venue du pape. Assis sur le rebord du muret d’une mosquée située à proximité du quartier musulman, deux vieillards commentent le prochain passage du ›Baba Francès’, en arabe. Au Saint-Sépulcre, dans la chapelle des coptes, derrière le Tombeau du Christ, deux écolières voilées discutent avec le sacristain pour comprendre ce que représente l’homme en blanc.

Opération «Soutane blanche»

Aux abords de l’église renfermant les deux lieux les plus importants du christianisme, l’édicule de la Résurrection et le Calvaire, les journalistes arrivés pour l’occasion se mêlent aux pèlerins et aux ouvriers qui s’activent pour les derniers préparatifs. Des gradins ont d’ores et déjà été installés sur le parvis, là où aura lieu l’accolade entre le pape François et le patriarche Bartolomée Ier, point central du voyage.

Au cours des 26 heures que le pape François passera à Jérusalem, il ne verra pratiquement que des policiers. Ils sont plus de 8’000 à être déployés pour l’occasion, dans le cadre d’une opération baptisée «Soutane blanche». En outre, les quelque 320 caméras de surveillance municipales suivront pas à pas les déplacements du pontife lors d’une visite programmée à la minute près. Un nombre très important de barrières est prêt à être disposé sur tout le périmètre.

«Espérons que la dimension politique, nécessaire, ne prendra pas le pas sur l’importance spirituelle de cette visite», glisse-t-on parmi les responsables de l’Eglise locale, en charge de l’organisation de cette visite au cours de laquelle le pape devra composer avec des sensibilités antagonistes et à fleur de peau. (apic/imedia/mm/rz)

23 mai 2014 | 12:54
par webmaster@kath.ch
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