Gaza: Israël bombarde la maison des religieuses du Verbe incarné

Réfugiés et handicapés ne peuvent quitter les locaux de la paroisse latine

Gaza, 29 juillet 2014 (Apic) Israël a bombardé mardi 29 juillet 2014 la maison des religieuses du Verbe incarné, rapporte l’agence de presse catholique italienne SIR. (Servizio Informazione Religiosa), proche de la Conférence épiscopale italienne (CEI). La maison religieuse détruite est située à l’intérieur du complexe de la paroisse catholique de la Sainte Famille, située dans le quartier oriental de Gaza.

A part l’église, où s’étaient réfugiés adultes et enfants, et la maison paroissiale, des dommages importants ont été causés aux locaux de l’école située dans le complexe.

Sur une population qui dépasse 1,8 million d’habitants, les chrétiens étaient moins de 3’000 avant les derniers événements qui ensanglantent ce petit territoire de 360 km². Curé de la Sainte Famille, la seule paroisse catholique latine de Gaza, le Père Jorge Hernandez, de la congrégation du Verbe incarné, est à la tête de près de 200 paroissiens, tandis que la majorité des chrétiens sont de rite orthodoxe.

La paroisse latine dispose de deux écoles primaires et secondaires, propriétés du patriarcat latin de Jérusalem, et de dispensaires. La paroisse bénéficie de l’aide des Sœurs de la Charité de Mère Teresa et des Sœurs du Verbe incarné, ainsi que des Sœurs du Rosaire. Elles s’occupent des malades, des handicapés, des personnes âgées, sans distinction de religion.

Les habitants incités à fuir les quartiers bombardés

La nouvelle du bombardement a été donnée par don Mario Cornioli, prêtre du patriarcat latin de Jérusalem, qui en a été informé par le curé de la Sainte Famille, le Père Jorge Hernandez, un prêtre d’origine argentine. Pour le moment, la paroisse héberge une cinquantaine de réfugiés des bombardements, le curé, 29 enfants handicapés, neuf femmes âgées dont s’occupent également les trois Sœurs de la Charité. Toutes ces personnes avaient l’impossibilité de quitter le complexe paroissial. Lundi soir, l’armée israélienne avait averti par sms les habitants du quartier d’al-Zeitun – quartier oriental de Gaza City où se trouvent les paroisses catholique et orthodoxe -, leur intimant l’ordre de quitter les habitations qui allaient être bombardées. Mais les gens réfugiés dans la paroisse, dans une Bande de Gaza surpeuplée soumise à de constants bombardements, n’avaient pas de lieu où se réfugier, alors qu’ils manquent d’eau et de vivres, et sont privés d’électricité.

Désolation totale dans le quartier de Shujayeh

«Nous avons passé une nuit difficile, mais nous sommes là. Cette guerre absurde se poursuit, raconte le Père Hernandez. Après avoir détruit le quartier de Shujayeh, ils prennent maintenant pour cible celui de Zeitun. Tout cela se passe autour de nous. Les miliciens de Hamas continuent à lancer des missiles puis se cachent dans les ruelles et nous ne pouvons absolument rien faire. Nous ne pouvons évacuer: cela est impossible avec les enfants. Leurs familles vivent ici, dans les alentours, et il peut être plus dangereux de sortir que de demeurer ici. Nous cherchons à rester dans les lieux les plus sûrs, toujours au rez-de-chaussée», a déclaré le 29 juillet le Père Hernandez à l’agence d’information vaticane Fides.

«Il s’agit d’une spirale absurde: les deux parties au conflit – indique à Fides Mgr William Shomali, vicaire patriarcal du Patriarcat latin de Jérusalem – doivent écouter la voix de la raison, arrêter ce massacre et se rendre à une vraie négociation avec l’intention réelle d’affronter et de résoudre les problèmes. Autrement, toute cette violence continuera à se répéter de manière cyclique, les mêmes causes continuant à produire les mêmes effets!» (apic/sir/fides/be)

29 juillet 2014 | 16:04
par webmaster@kath.ch
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