Fribourg : Le parlement fribourgeois refuse de s'opposer au futur Centre islam et société
L’UDC demandait que l’Université renonce au projet
Fribourg, 10 septembre 2014 (Apic) Le Grand Conseil du canton de Fribourg a refusé le 10 septembre 2014, le mandat de l’UDC qui demandait au Conseil d’Etat d’intervenir auprès de l’Université Fribourg afin qu’elle renonce à développer son Centre suisse islam et société, a rapporté la Radio suisse romande. Le mandat a obtenu 52 voix contre 38 mais n’a pas atteint la majorité qualifiée nécessaire de 56 voix.
La députation UDC à l’origine du mandat a été particulièrement virulente contre le projet du Centre islam et société. «La religion est une affaire privée», a souligné Nicolas Kolly, expliquant que si les musulmans veulent connaître la réalité suisse, ils n’ont qu’à suivre les cursus qui existent déjà et qui sont de qualité. Quant au radical Ruedi Vonlanthen, il s’est étonné que la gauche puisse chercher à promouvoir l’enseignement d’une religion qui ne prône pas l’égalité entre hommes et femmes. L’argument financier est également revenu sur le tapis.
Dans sa réponse, le conseiller d’Etat Jean-Pierre Siggen, directeur de l’instruction publique, a rappelé encore une fois que ce centre n’a aucune vocation de former des imams au sens d’un enseignement doctrinal, mais plutôt d’offrir un cadre académique au dialogue avec les musulmans.
Un fond de commerce raciste
Dans une intervention à la radio suisse romande le 18 août dernier, Jean Pierre Siggen avait relevé qu’il fallait «remettre, j’allais dire, le minaret au milieu du village. Dans certains milieux, on peint le diable sur la muraille, parce que c’est un fond de commerce raciste de critiquer tout ce qui se fait dès que l’on touche à ce domaine». Le dialogue qui va s’instaurer répond à une demande fondamentale et cette demande est suisse, avait conclu le conseiller d’Etat.
Au vote, le mandat de l’UDC a été soutenu par 52 voix contre 38, mais n’a pas atteint la majorité qualifiée nécessaire de 56 voix. (apic/rts/mp)