Morges: La fête à La Longeraie pour les 50 ans de la Fédération catholique vaudoise
400 personnes pour un rendez-vous convivial et fraternel
Morges, 15 septembre 2014 (Apic) Plus de 400 personnes ont répondu samedi 13 septembre à l’invitation de la Fédération ecclésiastique catholique romaine du canton de Vaud (FEDEC-VD) pour fêter les cinquante ans de l’institution à l’hôtel de La Longeraie à Morges. Après une messe présidée par Mgr Charles Morerod, apéritif et dîner de fête ont donné l’occasion aux bénévoles et salariés actifs ou à la retraite, aux laïcs et aux prêtres, aux invités, de fraterniser et partager un moment de convivialité, rapporte le 15 septembre le service de communication de l’Eglise catholique dans le canton de Vaud.
La fête a commencé par une messe d’action de grâce célébrée à la chapelle de La Longeraie et rediffusée via canal vidéo dans la halle voisine pour ceux qui n’avaient pu prendre place dans la chapelle. Dans son mot d’accueil, le vicaire épiscopal Marc Donzé a souhaité la bienvenue aux autorités civiles et religieuses, ainsi qu’à tous ceux qui ont œuvré et qui œuvrent encore pour l’Eglise catholique dans le canton de Vaud, au service de tous et dans la joie de l’Evangile. Mgr Charles Morerod, évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF), a enchaîné en soulignant la vitalité de l’Eglise dans ce canton et en rappelant que pendant des siècles, l’Evangile y avait été annoncé par les Réformés.
Un œcuménisme pour s’inscrire dans la durée
Dans son homélie, l’évêque a parlé du passé, du présent et de l’avenir, en se focalisant sur ces deux derniers points. En trouvant admirable la manière dont la Constitution vaudoise reconnaît les Eglises, il a insisté sur le fait qu’il fallait montrer aux autres que notre foi pouvait être bonne pour la société, pour que l’existence de la FEDEC-VD s’inscrive dans la durée. «En ce jour de la fête de la Croix Glorieuse, il est important que tous puissent voir la première partie du film de l’Eglise: Qui est Jésus. Nous désirons être avec Lui, Le rencontrer, que les autres Le rencontrent. Alors nous n’avons pas à être inquiets de l’avenir, parce que c’est Lui qui s’en occupe.»
En fin de célébration, Mgr Joseph Roduit, Père-Abbé de St-Maurice, a prononcé une action de grâce pour tout le travail pastoral accompli dans le Canton durant un demi-siècle. En priant le Père, le Fils, le Saint-Esprit et Marie, il s’est réjoui de la paix confessionnelle entre chrétiens, qui pratiquent un œcuménisme de respect et de collaboration. En écho, Mgr Morerod a rappelé que les cinquante ans seront fêtés trente fois, en 2015, à St-Maurice, «parce qu’on a continué à y prier».
Engagement de pionniers en 1964
Après un apéritif convivial et fraternel dans les jardins de La Longeraie, la grande tente aménagée sur place a accueilli près de 400 convives pour un repas de fête ponctué par les prises de parole de la présidente de la FEDEC-VD et d’invités représentant le diocèse, l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud, la Fédération suisse et l’Etat de Vaud. Le journaliste Jean-Philippe Rapp a été le maître de cérémonie.
Marie-Denise Schaller a relevé le travail de pionnier des anciens, depuis 1964, lors de la naissance de la Fédération des paroisses, il y a un demi-siècle. «C’est l’occasion de rappeler l’engagement des catholiques établis dans le canton de Vaud et de marquer la reconnaissance de l’Eglise à leur égard.» En effet depuis 1964, l’Eglise catholique dans ce Canton reçoit un important soutien financier de l’Etat, a rappelé la présidente de la FEDEC-VD. «Et en 2007, la Fédération des paroisses devenait la FEDEC-VD, la Fédération ecclésiastique catholique romaine du canton de Vaud. Elle a changé de nom, mais pas d’objectif. Elle négocie, argumente, organise et agit pour offrir à la Pastorale tous les moyens et conditions nécessaires pour accomplir la mission pastorale.»
«Merci la FEDEC-VD»
Mgr Morerod, a pris la parole pour rappeler ses racines vaudoises. Et faisant un saut dans l’histoire, il a évoqué le passé récent: «Depuis cinquante ans, les choses ont tellement changé. Les laïcs ont pris toute leur place dans l’Eglise, alors qu’auparavant, les prêtres faisaient tout. Remercions la FEDEC-VD, qui a permis qu’il en soit ainsi et devant les difficultés, regardons l’avenir comme quelque chose à vivre avec foi et optimisme. »
Daniel Kosch, le secrétaire général de Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ), a mis en évidence le rôle important de la FEDEC-VD au sein de cette institution nationale. «Nous lui sommes reconnaissants pour sa participation financière et la collaboration active de ses représentants à ses travaux, que ce soit Adolf Klingler, l’ancien secrétaire général Jean-Philippe Gogniat et l’actuelle secrétaire générale Susana Garcia.» Relevant leur engagement, le responsable alémanique a souligné la mutation profonde de l’Eglise catholique avec «des laïcs qui ne sont plus vus comme des moutons placés sous la houlette d’un berger mais comme des membres du peuple de Dieu à part entière; ils sont appelés à participer activement à la mission de l’Eglise et à en assumer la coresponsabilité.»
Le pasteur Xavier Paillard, président du Conseil synodal, a adressé des salutations fraternelles à la communauté catholique avec laquelle l’œcuménisme est intensément vécu. «Nous nous apprécions comme des Eglises sœurs, complémentaires, qui assurent toutes deux la proclamation de l’Evangile.» Il a souligné la gratitude de pouvoir faire vivre la foi en Jésus-Christ avec les moyens de l’Etat au service de tous les citoyens. «C’est un défi relevé ensemble dans une société dé-sécularisée. Nous travaillons côte à côte alors que c’était plutôt face-à-face dans le passé», s’est-il exclamé.
«Pour les valeurs et l’engagement auprès des démunis»
Enfin, la conseillère d’Etat Béatrice Métraux, en charge des relations avec les Eglises et communautés religieuses reconnues, a salué le rôle majeur des Eglises catholique et réformée dans la transmission des valeurs fondamentales de la société et leur engagement auprès des démunis. «Elles mènent un travail d’entraide, d’écoute et de partage indispensables, auquel nul service de l’Etat ne saurait se substituer.» La femme politique s’est réjouie de leur travail auprès des institutions comme les gymnases, les hôpitaux, les EMS, les prisons, ainsi que dans la rue auprès des démunis. «Et puis, les baptêmes, les confirmations, les mariages, les célébrations funèbres aussi, sont autant de moments clés, de passages importants dans la vie, de rencontres pour les familles, pour la communauté. Ils rythment l’existence et permettent de s’interroger sur son sens.»
Béatrice Métraux s’est également interrogée sur le rôle des Eglises dans la société de demain. «Après plusieurs décennies marquées par le matérialisme, où d’aucuns ont pu penser que Nietzsche et son «Dieu est mort» avaient raison, on semble revenir à un besoin de spiritualité moins marquée par les rites. Cela me donne confiance en l’avenir, vers lequel je regarde avec beaucoup d’espoir». Et la Conseillère d’Etat de se réjouir de voir autant de monde rassemblé, avec l’Eglise évangélique réformée et la communauté israélite du canton de Vaud. En citant le pape François, elle a lancé comme mot de fin à l’assemblée «Je vous demande d’être révolutionnaires. Ayez le courage d’aller à contre-courant.»
L’émotion des anciens
La soirée a été encore été ponctuée par les interventions de catholiques «du terrain». L’abbé Jean-Robert Allaz, ancien vicaire épiscopal, a raconté l’évolution de l’Eglise catholique dans le canton, avec des prises de responsabilité de catholiques au plus haut niveau de la société vaudoise. Le chef d’entreprise Eric Favre, un ancien membre du comité de la FEDEC-VD, a rappelé les collaborations très anciennes entre catholiques et réformés dans le district d’Echallens. La conseillère de la paroisse Notre-Dame à Lausanne, Liselotte Sovec, a dit avec beaucoup d’émotion combien cela comptait pour elle et sa famille de voir l’Eglise catholique reconnue et mise sur un pied d’égalité avec l’Eglise réformée.
Reconnaissance par le partage
Cette soirée ne pouvait s’achever sans raconter l’engagement concret des catholiques vaudois pour deux actions humanitaires à Lausanne et en Afrique du Sud. L’un des responsables de l’opération, Michel Racloz, a expliqué le soutien à deux associations: «Point d’Eau» qui offre une aide dans les domaines de l’hygiène corporelle, des soins de santé, ainsi que de l’orientation sociale; «Umthathi», en Afrique du Sud, pour promouvoir l’hygiène et des soins de base. La jeune présidente de la mission linguistique lusophone, Veronica Relva, a relevé la générosité des catholiques portugais. L’abbé Célestin Kabundi, curé de la paroisse St-Etienne de Lausanne, quant à lui, a partagé son constat sur le fait que la pauvreté s’était développée ces dernières années en Suisse et à Lausanne. «Les paroissiens se mettent très volontiers au service des démunis», a-t-il souligné. La fête a été belle, solidaire et joyeuse, comme l’Eglise cherche à l’être au quotidien. (apic/com/rz)