Rome: Des Pères synodaux demandent un nouveau langage de l’Eglise sur la famille

Rythme de travail intense pour les 200 participants aux travaux

Rome, 7 octobre 2014 (Apic) Il ne s’agit pas de changer la doctrine mais bien de trouver de «nouveaux langages» pour parler de la famille aujourd’hui. C’est ce qui ressort des interventions à huis clos de dizaines de Pères synodaux réunis au Vatican, a rapporté le 7 octobre 2014 le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège. A l’occasion de la session matinale du deuxième jour des travaux du Synode des évêques sur la famille, de nombreux cardinaux et évêques ont également insisté sur la notion de «gradualité» dans l’accomplissement de l’idéal du mariage chrétien, a relevé le Père Federico Lombardi.

Plus de 20 interventions au premier jour des travaux, plus d’une trentaine en une seule matinée le lendemain: le rythme est intense pour les plus de 200 participants aux travaux de la troisième Assemblée extraordinaire du Synode des évêques sur les défis de la pastorale familiale. Selon le Père Lombardi, de nombreux intervenants ont mis en avant l’importance d’une «attention au langage» de l’Eglise concernant la famille, réaffirmant toutefois la validité de la doctrine catholique en la matière. L’un des Pères synodaux a par exemple mis en garde devant l’utilisation d’expressions telles que «vivre dans le péché» ou encore «intrinsèquement désordonné». Certaines interventions ont invité à trouver les moyens de «reproposer» de façon attractive les enseignements de l’Eglise concernant le mariage et la famille, souvent mal compris et peu appliqués.

Des unions fidèles et sincères hors de l’Eglise

Un autre point important souligné par les cardinaux et évêques réunis pendant deux semaines autour du pape pour plancher sur de nombreuses questions délicates est celui de la «gradualité» du chemin par lequel les fidèles s’approchent de ce qui est l’idéal d’une famille chrétienne et d’un mariage chrétien. Selon le porte-parole du Saint-Siège, plusieurs Pères synodaux ont précisé qu’il existait hors de l’Eglise des «éléments absolument valides…de sanctification et de véritable amour» et qu’ils valaient la peine d’être respectés et encouragés. Par exemple, des «unions de fait vécues avec fidélité et amour» présentent «des éléments de sanctification et de vérité», ont estimé des Pères synodaux. Ces derniers se sont également montrés conscients du «côté problématique de la mise en pratique des exigences radicales de l’Evangile» concernant la famille.

Une nouvelle façon d’aborder la sexualité

Mais ces difficultés ne doivent pas effrayer. «Il ne faut pas avoir peur d’être exigeants avec les couples qui se présentent pour se marier à l’Eglise», ont assuré plusieurs Pères synodaux. Les cardinaux et évêques du synode ont réaffirmé la nécessité d’un «approfondissement» du mystère du mariage.

Les Pères synodaux ont aussi souligné le besoin d’une nouvelle façon d’aborder la sexualité. «On parle tellement de façon critique de la sexualité en dehors du mariage, que la sexualité conjugale semble presque être une concession vers une imperfection», ont-ils relevé. Dans son annonce de la foi, l’Eglise devrait ainsi passer d’une attitude «défensive» à une attitude de «proposition» et «d’actions».

Parmi les autres thèmes de la matinée, les Pères synodaux ont notamment parlé de la relation à l’islam dans les pays où celui-ci est majoritaire, de l’influence négative de la pauvreté sur les familles ou encore de la diversité des problématiques familiales selon les pays: de l’Afrique, où la polygamie est une pratique courante, à l’Europe déchristianisée où le sacrement du mariage est en chute libre. (apic/imedia/mm/bl/rz)

7 octobre 2014 | 16:20
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
Partagez!