Cinq ans derrière les barreaux pour «incitation au soulèvement», selon la thèse officielle

Rwanda: Huit membres d’un groupe de prière catholique condamnés à la prison ferme

Kigali/Paris, 11 novembre 2014 (Apic) Huit membres d’un groupe de prière catholique ont été condamnés à cinq ans de prison ferme pour «incitation au soulèvement», a rapporté le 11 novembre Radio France Internationale sur son site : www.rfi.fr. Ils avaient été arrêtés en juillet 2013, après s’être trop approchés de la résidence du président rwandais Paul Kagame alors qu’elles faisaient leur prière.

Deux autres membres du groupe – composé de neuf femmes et d’un homme – ont été acquittés, la cour ayant estimé notamment que l’un d’entre eux avait des problèmes psychologiques. En rendant son verdict, la juge de la Haute cour de Kigali a déclaré que la condamnation des huit membres du groupe de prière catholique a une valeur pédagogique. Elle doit servir de leçon, «afin qu’à l’avenir, toute personne sache que lorsqu’elle propage des rumeurs en vue de soulever la population, elle en sera puni comme la loi le stipule». La cour n’a toutefois pas suivi le parquet qui avait réclamé 15 ans de prison pour les prévenus.

Lors du procès, les prévenus ont expliqué qu’une femme du groupe, Chantal Mutamba, avait eu une révélation divine appelant les Rwandais à cesser de «pécher», ou à avoir recours à l’avortement. «Dans le cas contraire, un malheur pire que ce qui s’était passé en 1994 lors du génocide s’abattrait sur leur pays», avait-elle prédit.

Prière pour la fin du «régime dictatorial»

Les accusés ont précisé qu’ils s’étaient retrouvés «par hasard à la hauteur de la résidence présidentielle». Le parquet a rejeté ces arguments, indiquant qu’ils voulaient plutôt «apporter un message au président rwandais», prédisant la fin de son régime «dictatorial».

Pour leur avocat, Me Napoléon Nsanzimana, tous les membres du groupe auraient dû être acquittés, car, ils ont simplement eu le tort de suivre Chantal Mutamba, croyant à une révélation divine. Mais ils n’avaient pas l’intention d’inciter au soulèvement, a-t-il insisté. Il n’a pas exclu de faire appel du verdict. (apic/ibc/rfi/be)

11 novembre 2014 | 17:40
par webmaster@kath.ch
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