Rome: Ce n’est pas en «chef d’Etat» que le pape François se rendra à Strasbourg
L’eurodéputé français Jean-Luc Mélenchon critique la venue du pontife
Rome, 17 novembre 2014 (Apic) Le pape François ne rendra pas visite aux institutions européennes à Strasbourg le 25 novembre 2014 en tant que «chef d’Etat», mais fort de la «grande autorité» que lui reconnaît une bonne partie de la communauté internationale. C’est ce qu’a soutenu le 17 novembre Père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, en présentant le bref déplacement du pape au Parlement européen et au Conseil de l’Europe.
Interpellé sur les propos de l’eurodéputé français Jean-Luc Mélenchon selon lequel «le pape n’a rien à faire au Parlement européen», le Père Federico Lombardi a répondu en souriant qu’il serait «surpris qu’il n’y en ait qu’un seul, sur 751 députés, à qui cela ne plaît pas». «Nous savons tous, et le pape mieux que quiconque, qu’il n’est pas un chef d’Etat avec des pouvoirs militaires, économiques et des intérêts politiques particuliers», a poursuivi le porte-parole du Vatican.
Le Père Federico Lombardi a alors expliqué que «la présence du pape, dans le monde des organisations internationales, est reconnue au niveau international depuis des siècles comme celle d’une grande autorité, religieuse et morale, à la tête de la communauté très nombreuse qu’est l’Eglise catholique».
Mi-septembre, lors de l’annonce de la visite du pape François aux institutions européennes, le député européen Jean-Luc Mélenchon avait assuré qu’il n’acceptait pas «le jeu de la confusion entre le chef religieux et le chef de l’Etat croupion du Vatican». «Les députés européens n’ont pas à recevoir le sermon d’un chef religieux, quel qu’il soit», affirmait encore le fondateur du Parti de gauche.
Une visite européenne
Devant la presse, le Père Lombardi a rappelé que le déplacement du pape François à Strasbourg n’aurait aucun caractère pastoral et ne consistait aucunement en une visite en France. Aussi, ce n’est ni le chef de l’Etat ni le chef du gouvernement français qui accueilleront le pape à son arrivée à l’aéroport de Strasbourg, mais le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Harlem Désir.
Au Parlement européen et au Conseil de l’Europe, le pape François prononcera «deux grands discours» en italien pour «parler à l’Europe tout entière», a précisé le directeur du Bureau de presse. Pour ce 5e déplacement international qui durera moins de quatre heures, le plus bref voyage international jamais effectué par un pape, il sera accompagné par le secrétaire d’Etat, le cardinal Pietro Parolin, et le substitut, Mgr Angelo Becciu.
Sur place, sa délégation comprendra également le nonce apostolique auprès de l’Union européenne Mgr Alain Lebeaupin et celui auprès du Conseil de l’Europe Mgr Paolo Rudelli. Le cardinal hongrois Peter Erdo, président du Conseil des conférences épiscopales européennes (CCEE), fera également partie de la délégation, tout comme le cardinal allemand Reinhard Marx, président de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE).
Accueilli au Parlement européen par le président de l’institution, l’Allemand Martin Schulz, puis au Conseil de l’Europe par son secrétaire général, le Norvégien Thorbjorn Jagland, le pape saluera également le nouveau président de la Commission européenne, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, le premier ministre italien Matteo Renzi dont le pays préside actuellement l’UE, et le président sortant du Conseil européen, le Belge Herman Van Rompuy. (apic/imedia/ami/rz)