Vietnam: Ouverture du dossier de canonisation d’un prêtre martyr
Le Père François-Xavier Truong Buu Diêp est mort héroïquement pour ses paroissiens
Hanoï, 13 décembre 2014 (Apic) La Congrégation pour les causes des saints a informé le 31 octobre 2014 l’évêque de Cân Tho, au sud du Vietnam, que rien ne s’opposait désormais (Nihil obstat) à l’ouverture du dossier de canonisation du Père François-Xavier Truong Buu Diêp. Ce prêtre est mort héroïquement en 1946, au cours de la Première guerre du Vietnam, pour sauver la vie de ses paroissiens.
La nouvelle a réjoui tout le diocèse ainsi que les très nombreux pèlerins chrétiens et non chrétiens qui affluent de tout le pays auprès de son tombeau à l’église de Tac Say, dans le diocèse de Cân Tho, depuis plusieurs décennies, rapporte le 12 décembre 2014 Eglises d’Asie (EdA), l’agence d’information des Missions Etrangère des Paris. L’ouverture de ce dossier avait été proposée et demandée en 2012 par la Conférence épiscopale du Vietnam.
Le cardinal Jean-Baptiste Pham Minh Mân, archevêque émérite de Saigon, qui a connu le Père François-Xavier Truong Buu Diêp, le décrit comme «un saint prêtre», toujours soucieux de l’avenir de l’Eglise et encourageant les fidèles à s’engager dans la vie religieuse. «Son attention a été tournée vers la population. Partout où il passait, il s’efforçait d’édifier un lieu de culte et de faire construire des habitations pour les fidèles. Il a vécu et il est mort pour eux», assure le prélat vietnamien.
Mutilé et tué par les communistes
En 1945, la Première guerre d’Indochine débute et moins d’un an plus tard, la région où habite le Père Diêp s’embrase. Une grande partie en est occupée par le Vietminh, une organisation paramilitaire communiste. Alors que la plupart des prêtres quittent la région, le Père Diêp reste auprès de ses fidèles.
Le 12 mars 1946, le Vietminh l’arrête avec soixante-dix de ses paroissiens de Tac Say. Tout le groupe est enfermé dans un grenier à riz. Il propose alors à ses geôliers de prendre sa vie et d’épargner celle de ses fidèles. Son corps nu et affreusement mutilé sera découvert plus tard dans un étang proche du lieu où il avait été détenu. (apic/eda/rz)
