Jérôme Jean Hauswirth

«Là où est votre trésor, là aussi est votre cœur». Homélie du 19e dimanche C (Lc 12, 32 – 48)

Vous connaissez la bimbo genevoise Nabilla? Elle se dit représentative de la jeunesse d’aujourd’hui. Elle a 20 ans. Elle est vulgairement attirante, travaillée au corps par un chirurgien esthétique fan de poupées Barbie. Son rêve? Devenir millionnaire à 30 ans et ne plus travailler.

Dimanche dernier, Jésus mettait en garde ses auditeurs contre le désir des richesses. Aujourd’hui, pour nous aider à détourner nos yeux des fausses valeurs, Jésus nous invite à porter notre regard vers le Royaume qui vient. Qu’est-il au juste ce ROYAUME DE DIEU dont on nous parle tant?

 

Le pape Benoît  y avait consacré un chapitre de son livre Jésus de Nazareth. En résumé, Jésus prêche et annonce la venue du Royaume de Dieu. Et ce royaume, c’est Jésus lui-même. Oui Jésus en personne est le Royaume de Dieu. Le royaume n’est donc pas seulement la justice, la paix et la protection de la création, il n’est pas un lieu mais une personne: Dieu présent dans l’histoire des hommes, Dieu source de toute paix et justice dans le monde. En Jésus-Christ Dieu règne et œuvre de façon divine, sans pouvoir terrestre, sans domination. Un règne de service, un règne d’amour… jusqu’à la croix.

 

Pour celles et ceux d’entre nous ayant eu la joie de venir à Lourdes cet été, je crois qu’ensemble nous avons vu quelque chose de ce royaume de Dieu. Un monde nouveau où le malade, l’handicapé, le faible a la première place. Un monde où le fort trouve sens à sa vie dans le service rendu au plus faible.

 

Dans l’Evangile de ce jour, Jésus nous invite à choisir. Choisir les vrais biens, ceux qui ne passeront jamais, ceux qui relèvent de l’être et non de l’avoir, ceux qui relèvent de l’amour et non de la possession. Jésus nous invite à choisir Dieu de préférence aux idoles.

Le pape François aux JMJ de Rio disait en ce sens «De nos jours, tous, un peu, et nos jeunes aussi, se sentent séduits par beaucoup d’idoles qui se substituent à Dieu et semblent donner l’espérance: l’argent, le succès, le pouvoir, le plaisir… mais une sensation de solitude et de vide gagne souvent le cœur de beaucoup et les pousse à la recherche de compensations de ces idoles éphémères».

Le pape a raison, l’idole attire mais ne comble pas le cœur. Elle laisse un vide, une place que Dieu seul peut remplir et combler. Ainsi, Jésus, dans l’Evangile, nous invite-t-il à nous attacher à l’essentiel, à ce qui dure plus longtemps que la pierre, à ce qui rapporte plus qu’un compte épargne, à ce qui dépasse l’argent, la gloire et le succès. Qu’est-ce donc?

 

Connaissez-vous la bimbo genevoise Nabilla? Elle se dit représentative de la jeunesse d’aujourd’hui. Elle a 20 ans. Elle est vulgairement attirante, travaillée au corps par un chirurgien esthétique fan de poupées barbies. Son rêve? Devenir millionnaire à 30 ans et ne plus travailler. Entendez combien son rêve est triste! Non pas mettre ses qualités aux services des autres, mais être rentière et profiter de la vie. Soyons clairs, aujourd’hui, ce rêve berce d’illusions la majorité de nos jeunes. Ils vivent dans une société opulente, très riche, et ils rêvent d’être tellement riches qu’ils pourraient alors vivre de leur rente et jouir de la vie sans travailler. Voilà leur royaume, leur paradis. Là où trop de bénéfices financiers s’accumulent, là aussi se creuse un déficit d’idéal!

 

Pour le croyant, s’oppose à cela une vie qui a du sens, un travail qui accomplit et rend meilleur, un royaume de Dieu qui est à recevoir en la personne de Jésus. Pour le croyant, le bien le plus précieux est la personne de Jésus et la vie dans son royaume, et ce bien si précieux ne nécessite aucun achat! Nous n’avons pas besoin d’avoir peur, parce que le royaume veut nous être donné. Il n’est pas à conquérir par des trésors accumulés. La vie éternelle ne s’achète pas, mais se reçoit comme un don.

C’est merveilleux! Le bien le plus précieux nous est donné; il est donc accessible à tous! Nous n’avons pas à l’acheter, mais seulement à nous disposer à le recevoir. Et pour la recevoir comme un don, il importe de se détacher de l’argent, de ne pas faire du profit une fin en soi, de ne pas faire de l’épargne son exclusive sécurité. Le trésor du chrétien ne se constitue pas de son troisième pilier, mais de l’amour de Dieu révélé en Jésus-Christ.

 

Seigneur tu es bon.
Tu donnes l’essentiel et le superflu.

Aide-nous à être vigilant. A veiller dans l’attente de ta venue.
Que nous soyons comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces pour lui ouvrir dès qu’il frappera à la porte.

Que notre vie soit comme un rendez-vous d’amour: à se préparer le cœur pour celui qui vient.

Jésus a annoncé qu’il reviendra à la fin des temps.
Il sera fidèle à sa promesse.

Oui, notre cœur peut trouver son vrai trésor.
Détaché des fausses valeurs, nous pouvons choisir la Vérité qui rend libre.
Nous pouvons choisir Jésus-Christ le Fils de Dieu, notre frère.

Amen.

 

Père Jérôme Jean

9 août 2013 | 10:42
par Jérôme Jean Hauswirth
Temps de lecture : env. 4  min.
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