7e rencontre de la «Conférence mondiale des religions pour la paix»(130591)

Encourager la tolérance et la coopération

Mödling/Vienne, 13mai(APIC) Une centaine de délégués venus de toute l’Europe ont participé du 9 au 11 mai à Mödling, près de Vienne, à la 7ème rencontre européenne de la «Conférence mondiale des religions pour la paix».

Le thème «Sur le chemin du partenariat en Europe et dans le monde: les religions ont-elles un rôle à jouer ?», a permis de souligner l’importance de

la tolérance pour une meilleure compréhension réciproque entre l’Est et

l’Ouest.

Le délégué polonais Wladyslaw Bartoszewski a lancé une mise en garde:

«Il ne faut pas construire le nouvel ordre dans les Etats communistes sur

la vengeance». Il faut aussi que la tolérance règne dans les Eglises d’Europe de l’Est, a-t-il ajouté, déplorant que nombre de chrétiens qui avaient

combattu pour cette valeur sous l’oppression communiste «refusent le dialogue et sont devenus intolérants». «Le nationalisme, l’extrémisme et l’antisémitisme» se développent au sein des Eglises à tel point que des chrétiens

«victimes des violations du passé prêchent l’intolérance et la haine».

Pourtant, a relevé Bartoszewski, l’Ouest place de grandes espérances

dans la foi qui subsiste à l’Est, une foi qui a largement contribué au déroulement pacifique des bouleversements de 1989. Les catholiques, les protestants et les orthodoxes qui vivaient sous l’ancien régime communiste ne

pourront réaliser ces espérances que s’ils «agissent dans un esprit de tolérance éclairée et d’oecuménisme», a souligné Bartoszewski. Cependant,

l’Ouest ne doit pas être «arrogant envers les défaillances des débutants».

Il ne doit pas oublier qu’il se trouve en face d’hommes «qui ont vécu 45

ans et plus dans le système de l’athéisme d’Etat», un système auquel

l’Eglise constitue «la seule alternative».

Porter une attention plus grande aux questions contemporaines

La juive anglaise Allison Phillips, conseillère en éthique et protection

de l’environnement auprès du WWF, a demandé aux porte-parole des religions

une «gestion plus spirituelle» des questions de survie de l’humanité comme

l’explosion démographique et la pollution. Une attitude rendue nécessaire

par l’évolution actuelle de la planète, a-t-elle souligné. Pour elle, la

religiosité et la foi se concrétiseront toujours plus à l’avenir dans l’attitude adoptée par les Eglises dans ces questions.

Le professeur Piet Terhal, économiste hollandais et représentant de

l’Eglise réformée, a attiré l’attention sur la nécessité pour les religions

de «se mettre au service de la base en développant une pratique qui respecte l’homme». Il a rappelé la figure de Gandhi, qui a réussi à mettre en

oeuvre un modèle de société basé sur des motivations religieuses.

La «Conférence mondiale des religions pour la paix» a rassemblé en Autriche des juifs, des musulmans, des zoroastriens, des bouddhistes et des

chrétiens. Elle a été fondée en 1970 dans le but d’associer les grandes religions du monde dans le service de la paix. Elle compte des sections ou

des groupes dans 60 Etats. Les sections européennes ont eu leur première

rencontre commune en 1978 à Rome. (apic/kap/gbr/cor)

13 mai 1991 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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