Brésil: La situation sociale autour de la route transamazonienne (130591)

«Si sa construction fut une erreur, son abandon serait un crime»

Altamira, (Para), 13mai(APIC) De nombreuses marques de solidarité ecclésiale provenant de tout le Brésil parviennent chaque jour à Mgr Erwin

Kräutler, évêque de la Prélature territoriale de Xingu, en Amazonie. Ce

dernier vient de dénoncer publiquement la tragique situation du peuple vivant autour de la célèbre route transamazonienne, une oeuvre de prestige

lancée dans les années 70 par le gouvernement de la dictature militaire

alors au pouvoir.

A cette occasion, le gouvernement de l’époque avait invité des milliers

de paysans sans terre à «coloniser» le territoire au bord de la route

transamazonienne. Actuellement, 400’000 têtes de bétail, 25’000 tonnes de

cacau, 14’000 tonnes de piment et 9’000 tonnes de café sont produites chaque année, sans parler des cultures de subsistance. Cependant, l’assistance

médicale à la population locale est nettement insuffisante. 40% de la population est analphabète ou semi-analphabète et 75’000 enfants n’ont aucune

école à disposition.

Devant ces faits dénoncés par Mgr Kräutler, un mouvement est en train de

s’organiser au Brésil, le «Mouvement pour la survie de la Transamazonienne». Ce mouvement a pour but d’exiger des instances gouvernementales la

poursuite et la récupération du projet de colonisation. Parce que, disent

les responsables de ce nouveau mouvement, «si ce projet à l’époque fut une

erreur, il serait criminel de l’abandonner aujourd’hui». Actuellement on

compte environ 420’000 personnes dans cet projet de colonisation. Comme le

dit l’évêque de la Prélature territoriale de Xingu: «la production agricole

est relativement importante , mais les paysans vivent dans des conditions

misérables».(apic/em/ba)

13 mai 1991 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 1  min.
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