2e journée de la visite de Jean Paul II en Hongrie (180891)

Le pape se sent proche «des aspirations légitimes» des Croates

L’Eglise catholique prête à participer au système éducatif hongrois

Rome 18août(APIC) Jean Paul II a commencé samedi 17 août la deuxième

journée de sa visite en Hongrie, en visitant la ville de Pecs, qui se trouve dans le sud du pays près de la frontière yougoslave. Arrivé directement

en hélicoptère de Budapest, le pape a célébré une messe à l’aéroport de

Pecs. Au cours de la célébration, il s’est adressé aux fidèles croates présents, se disant «proche de leurs légitimes aspirations». De retour à Budapest, il a rencontré l’après-midi les représentants de la culture et de la

science.

«Je salue cordialement, a dit le pape, le cardinal Kuharic et les autres

évêques de la Croatie ainsi que les nombreux fidèles qui les ont accompagnés. Encore une fois , je vous assure que je suis proche de vos légitimes

aspirations. Je renouvelle mon appel à la communauté internationale afin

qu’elle vous aide dans cette heure difficile de votre histoire. Je souhaite

d’ailleurs venir aussi chez vous dans un jour qui, je l’espère, n’est pas

trop éloigné», a-t-il ajouté.

Le cardinal Franjo Kuharic, archevêque de Zagreb, venu à Pecs avec cinq

autres évêques croates, a eu avant la messe un entretien personnel avec le

pape.

Dans son homélie consacrée à la Vierge Marie, la «Magna Domina Hungarorum», Jean Paul II a rappelé les persécutions récentes et passées. Il a

parlé des attaques des armées ottomanes qui «décimèrent des populations entières et il devint alors difficile de vivre selon les préceptes de l’Evangile». Poursuivant son homélie, le pape a évoqué les persécutions du régime

communiste: «Pendant les quarante dernières années, une organisation de fer

a imposé à la nation une pseudo culture athée voulant en faire un mode de

vie».

Après une visite privée à la cathédrale de Pecs, Jean Paul II est alors

retourné en hélicoptère à Budapest. Dans l’après-midi, il s’est rendu à

l’Académie des sciences de la capitale hongroise où il a rencontré les représentants du monde de la culture et de la science.

Dans un long discours, le pape a observé que «la société hongroise connaît une profonde crise de transition. Elle souffre des conséquences des

récentes décennies de la dictature et elle est profondément marquée par les

phénomènes de la sécularisation. Les vertus morales élémentaires, a encore

dit le pape, sont souvent ignorées et même ridiculisées». Le pape a ensuite

souligné qu’une des premières tâches qui s’impose aux hommes de culture,

dans le cadre de la liberté reconquise, est de bâtir une société nouvelle

fondée sur des vertus humaines essentielles: l’honnêteté, la justice, le

respect mutuel, la solidarité et le goût du travail commun».

Jean Paul II a encore indiqué qu’il «convient que la nation revoie son

système éducatif». Il a assuré que l’Eglise, qui dans le passé s’est vue

exclue de l’éducation, est maintenant prête à apporter sa contribution. Le

pape a souligné la nécessité de «créer un système éducatif meilleur et plus

complet, en s’appuyant aussi sur l’apport de Congrégations religieuses et

de catholiques engagés». En remarquant que l’Eglise ne peut, à elle seule,

satisfaire la demande d’instruction religieuse des jeunes, le pape a ajouté

qu’il est indispensable que «les écoles publiques prévoient l’enseignement

religieux à l’intérieur du cadre scolaire».

A la fin de son discours, le pape a par ailleurs garanti que l’Eglise

reconnaît et revendique la liberté et l’autonomie de la recherche scientifique et de la production artistique. Entraver le dynanisme de l’esprit, en

le soumettant aux postulats de l’idéologie dominante, a encore remarqué Jean Paul II, a toujours été préjudiciable. C’est une leçon de l’histoire».

(apic/jt/ba)

18 août 1991 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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