Homélie du 07 juin 2015
Prédicateur : Père Pierre Donnet
Date : 07 juin 2015
Lieu : Eglise du Grand-Lancy, Genève
Type : tv »
Ce matin, comme au matin de Pâques, nous sommes réunis pour fêter Dieu et pour rendre grâce de tout ce qui s’est vécu au cours de l’année.
Mais qui est ce Dieu que nous fêtons, ce Dieu qui a fait Alliance avec son peuple, ce Dieu qui veut continuer à faire Alliance avec chacun et chacune de nous? Où est-il? comment se révèle-t-il aujourd’hui? C’est la question que se posait les disciples d’Emmaüs et aussi de nombreux chrétiens. Quels sont les signes qui nous sont donnés pour que nous le reconnaissions dans notre vie de tous les jours?
Ils sont pourtant là ces signes. Nous avons fait chemin depuis septembre passé et nous les avons vus peut-être sans nous en rendre compte. Le chemin de la foi se révèle à travers tout ce que nous avons vécu et en particulier en catéchèse.
Les mains posées sur l’autel sont les mains des enfants de la catéchèse, marquées de leur nom. Elles disent: nous sommes là, comme le paysan à qui le curé d’Ars demandait ce qu’il faisait devant l’autel et qui répondait: je lui dis que je suis là et il me dit qu’il est là. Ce sont des mains ouvertes, tendues pour recevoir, ouvertes à la prière, ouvertes aux autres.
Les foulards blancs déposés par deux enfants qui redisent avec les mots d’aujourd’hui l’immensité du pardon du Père Miséricordieux, c’est l’histoire d’un jeune qui avait rompu avec son Père et qui n’osait pas rentrer à la maison. Il demandait un signe, de nouer un foulard blanc à la branche d’un arbre pour savoir que son père lui pardonnait… Et il trouve à son arrivée des milliers de foulards blancs attachés aux arbres du jardin. Il a osé retourner vers son Père, vers notre Père.
Un enfant a déposé une Bible, sa Bible devant l’autel; elle a fait un bout de chemin, donnée aux parents lors d’une célébration, ils l’ont transmise à leur enfant, comme une parole que l’on reçoit et que l’on donne et c’est avec le Livre prêté par cet enfant que la Parole est proclamée aujourd’hui.
Au moment des offrandes trois autres signes vont être présentés; tout d’abord des croix portées par des parents. Ils les ont eux-mêmes façonnées et ensuite remises à leurs enfants, moments pleins d’émotions. Les parents ont pris conscience de l’importance de ce signe et du signe qu’ils ont donné en les créant et en les transmettant à leur enfant, comme on transmet sa foi. Le bol rempli d’eau rappelle leur baptême, ils ont puisé l’eau dans la cuve baptismale, l’eau du baptême du Christ, l’eau de notre baptême. Un autre enfant a posé une bougie décorée par lui: vous êtes lumière, une lumière que l’on reçoit et que l’on transmet.
Des mains qui auront été décorées par des enfants vous serons offertes la fin de la célébration, à la sortie de l’Eglise. Pour découvrir cette présence de Dieu, il y a ce chemin de la transmission de la foi qui ne s’adresse pas seulement aux enfants de la catéchèse mais aussi à leurs parents, aux grands-parents et aux catéchistes. C’est découvrir avec eux la présence de Dieu dans notre vie.
Trois enfants en âge de scolarité ont récemment reçu le baptême. Avec le bol qu’ils ont confectionné, ils ont versé l’eau dans la cuve baptismale. Et trois jeunes ados se sont préparés à recevoir pour la première fois le Pain de Vie!
Et pour nous tous, quels sont les signes de sa présence: souvent ils n’intéressent pas les médias car, pas assez sensationnels, et pourtant, ils sont là à notre portée: c’est un conjoint qui soigne avec tendresse son époux ou son épouse malade pendant de longs mois et même des années, c’est un papa ou une maman qui garde son amour pour son enfant qui se drogue ou a fait des bêtises, c’est cette jeune qui consacre ses vacances pour un projet d’aide à des plus démunis. Ce sont ces multiples dévouements discrets mais combien précieux qui rappellent la mission que le Christ nous a confiée: allez par le monde entier, soyez mes disciples.
D’autres témoignages plus lointains montrent cette présence de Dieu. Ce sont ces inconnus qui accueillent les émigrés de la misère dans le sud de l’Italie, ce sont ces médecins qui partent plusieurs semaines pour soigner des pauvres dépourvus de soins médicaux. Nous pourrions, les uns et les autres continuer la liste. A nous aujourd’hui de la compléter avec notre propre réponse. Nous sommes signes, participants à la construction du Royaume de Dieu. Alors rendre grâce, fêter Dieu aujourd’hui, n’est que la suite d’un vécu. Nous avons apporté tous ces fleurs cueillies en chemin, elles sont signes de cette présence de Dieu dans notre vie, elles nous accompagneront sur notre chemin de vie, sur notre chemin de foi.
Amen
10e dimanche du temps ordinaire Fête du Saint-Sacrement
Lectures bibliques : Exode 24, 3-38; Psaume 115; Hébreux 9, 11-15; Marc 14, 12-16.22-26
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