Homélie du 01 décembre 2013
Prédicateur : Lars Simpson, prêtre de la communauté catholique-chrétienne de Zurich
Date : 01 décembre 2013
Lieu : Eglise des Augustins, Zurich
Type : tv
Chers communauté de l’église des Augustins à Zurich et vous, à la maison.
Le 11 février 1990, Nelson Mandela a été libéré après 27 ans de captivité. L’espoir en une libération de Nelson Mandela a longtemps paru utopique. Néanmoins, bien des personnes y croyaient. L’espérance est capable de supporter beaucoup; elle n’abandonne pas l’attente.
Pendant 27 ans, Nelson Mandela a persévéré en prison, malgré les travaux forcés imposés journellement. Il ne savait pas s’il serait ou ne serait pas libéré un jour ni à quel moment. Or, tout au long de ce temps, il n’a jamais perdu la foi en un avenir meilleur où les hommes – indépendamment de leur couleur de peau – vivraient ensemble, réconciliés, de façon équitable et pacifique.
Nelson Mandela a fait preuve de beaucoup de patience et de persévérance jusqu’à ce qu’il ait pu concrétiser sa vision d’une Afrique du Sud nouvelle. Une vision qu’il a pu mettre en pratique, lui-même, en tant que premier président noir d’Afrique du Sud. Cela paraissait incroyable (irréalisable), mais son attente a eu une fin. Encore plus étonnant: la souffrance vécue ne l’a pas rendu amère, ni vindicatif. C’est à lui que les mots de la lettre de Jacques s’appliquent: Nous estimons heureux celui qui a patiemment tout supporté.
Jean, un contemporain de Jésus, a également subi des attaques. Ce matin, nous rencontrons Jean dans le texte de l’Evangile.
Lui qui a été nommé plus tard: le Baptiste, a été jeté en prison, comme Mandela, à cause de ses convictions.
2000 ans ont passé entre Jean le Baptiste et Nelson Mandela. Un point commun peut leur être reconnu: tous deux ne se sont pas laissés désarçonner par leur captivité. Ils n’ont pas sombré. Ils ont continué à croire en leur vision. Ils n’ont pas abandonné l’espoir. Leur vision paraît invraisemblable à leurs contemporains. Ils sont extérieurs aux réalités des murs de leur prison; ils attendent et espèrent plus de justice, le nouveau monde de Dieu. Dans cette situation, Jean envoie ses disciples vers Jésus, car il veut savoir: « Es-tu Celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre?
Jésus est-il la réalisation de l’attente et de l’espoir, est-il le Messie qui doit préparer un nouveau monde? Jésus répond: Dite à Jean ce que vous voyez et expérimentez: une nouvelle réalité a commencé où les aveugles voient, les boiteux dansent, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les lépreux sont purifiés et réintègrent la société. Les pauvres reçoivent un nouvel espoir. Le règne de Dieu est arrivé sur cette terre.
Jésus nous rapproche de Dieu. Jésus de Nazareth se déplace au sein des frontières de sa culture, de sa religion, de sa société. Mais Il est prêt à remettre en question les représentations de son temps et d’élargir les perceptions de ses interlocuteurs, afin que le Règne de Dieu reprenne sa place dans leur vie. Jésus veut également nous montrer que nous pouvons aussi faire éclater les frontières, aussi bien celles qui nous sont imposées que celles que nous nous posons nous-mêmes – par nos préjugés et nos prises de position. Rompre les frontières: avec l’appui d’un amour prêt à se mettre en porte-à-faux avec le monde, à mettre en lumière les injustices, à voir la paix entre les hommes non comme une utopie, mais comme une réalité. Là, il y faut de l’espoir; espoir et conviction que la réalité d’aujourd’hui peut ne pas être la réalité de demain.
Jésus veut briser les chaînes de nos craintes profondes. Jean le Baptiste, lui, ainsi que Nelson Mandela nous démontrent que nous ne devons jamais abandonner l’espoir. Nous pouvons croire en un monde nouveau et y travailler . Laissons-nous à nouveau enthousiasmer par cet espoir tout au long de l’attente de l’Avent!»
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