Homélie du 26 mai 2013
Prédicateur : Abbé François Dupraz
Date : 26 mai 2013
Lieu : Basilique Notre-Dame, Lausanne
Type : radio
La fête de la Sainte Trinité n’existerait évidemment pas si Dieu n’avait pris l’initiative de nous parler de lui et de lever un peu le voile sur le mystère qui l’enveloppe. Un peu car la Trinité restera toujours – nous l’avons dit – un mystère ; pour nous en ce monde du moins…
J’aimerais rappeler que Dieu s’est révélé non pas comme une source anonyme d’énergie mais comme une personne ; une personne qui a un cœur, une intelligence, une personne qui pense, une personne qui aime.
Et plus que cela… Avec le Nouveau Testament on peut dire – car ce nous fut révélé – qu’il y a en Dieu trois personnes : le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Et c’est au nom de ces trois personnes que nous fûmes baptisés un jour ; que nous nous rassemblons de dimanche en dimanche en Eglise et que nous commençons de jour en jour bon nombre de nos prières.
Lorsque, me préparant à prier, je fais sur moi un beau signe de croix et me signe au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, qu’est-ce que je fais? Eh bien quand je me signe ainsi, je commence par mettre – implicitement tout au moins – ma foi en Dieu le Père, Père tout puissant créateur du ciel, de la terre, de l’univers que je vois et de celui que je ne vois pas ou pas encore…
Un Dieu tout puissant et en même temps infiniment pauvre et humble… « Dieu est amour », écrira Saint Jean.
Au nom du Père donc… Oui, au nom du Père ! Dieu, mon Père, créateur, source de vie ; un Père pour lequel je compte qui que je sois, quelles que soient mes pauvretés, mes erreurs, mes errances. Il est mon Père ; j’ai du prix à ses yeux car Il m’aime. A mon tour je puis l’aimer, me déchargeant sur Lui 24 heures à la fois – mais pas davantage ; la joie chrétienne est à ce prix ! – me déchargeant sur lui de tous mes soucis car Il prend soin de moi, de nous, de tous.
Il nous est de fait bien doux, mes amis, de cheminer en ce monde en véritables fils et filles du Père éternel. « Abba », en araméen, la langue du Christ, ce qui se traduit : Papa !
Au nom du Père donc… oui, au nom du Père ! Et… du Fils.
Quand je me signe au nom du Fils, que fais-je ? Je mets ma foi dans la personne du Fils unique de Dieu qui m’a aimé et s’est livré pour moi, et pour vous, et pour tous…
Au nom du Fils, ce Fils, Jésus, Christ, Emmanuel ; Dieu avec nous ; Dieu en nous. « Qui m’a vu a vu le Père » dira Jésus. « Mon Seigneur et mon Dieu » s’écrie Thomas l’incrédule au lendemain de Pâques en présence du Ressuscité.
Ce Fils « est Dieu né de Dieu, lumière née de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu, engendré non pas créé, de même nature que le Père et, par Lui, tout a été fait. » Telle est la foi de l’Eglise, la foi de nos pères, la foi de toujours en la personne de Jésus de Nazareth.
Méditons et prions de temps à autre sur la foi de l’Eglise indivise. Nous nous en porterons bien.
Et quand je me signe au nom du Saint Esprit, je dis que l’Amour est si fort entre le Père et le Fils que cet Amour est une personne, précisément l’Esprit Saint, le souffle, la vie, l’amour qui procède du Père et du Fils. L’Esprit fait de nous des enfants de Dieu ; Il nous met en communion avec Dieu ; Il nous rend frères et sœurs du Christ.
Oui, comme le rappelait Paul VI au lendemain du Concile, nous autres chrétiens croyons en l’Esprit Saint qui est Seigneur et qui donne la vie, qui est adoré et glorifié avec le Père et le Fils. Il nous a parlé par les prophètes, il nous a été envoyé par le Christ après sa résurrection et son Ascension auprès du Père, il illumine, vivifie, protège et conduit l’Eglise ; il en purifie les membres si tant est qu’ils ne se dérobent pas à la grâce. Son action qui pénètre au plus intime de l’âme, rend l’homme capable de répondre à l’appel de Jésus : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ». (Matthieu 5, 48)
Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, donc… Ô sublime Trinité ; abîme d’amour, mystère des mystères.
Ce mystère, plus qu’une énigme à déchiffrer est un appel ; un appel lancé par Dieu ; une invitation à l’accueillir au plus intime de notre vie ; à communier à sa vie.
Dans la grâce de la foi en ce mystère, à qui affirme l’absurdité du monde et sa tristesse, nous chrétiens répondons que le centre de l’univers est amitié, tendresse, amour et cela, c’est une excellente nouvelle pour un monde qui meure de soif sur les rivages d’éternité.
Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit donc. Vivons tous au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit et que règne l’Amour sur ce monde.
Amen.
Fête de la Sainte Trinité
Lectures bibliques : Proverbes 8, 22-31; Romains 5, 1-5 ; Jean 16, 12-15
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