célèbrent une messe pour Emmaüs-Fribourg
Fribourg: l’abbé Pierre et Mgr Mamie (181091)
Nul n’a le droit aujourd’hui d’ignorer la misère
Fribourg, 18octobre(APIC) L’abbé Pierre et Mgr Pierre Mamie ont célébré
jeudi soir à la cathédrale de Fribourg une messe pour Emmaüs-Fribourg. Une
messe animée par les choristes du choeur Symphonique et de la chanson de
Fribourg en collaboration avec l’orchestre Chorus. L’argent récolté durant
la quête permettra de soutenir l’orphelinat péruvien de Santa Maria à Lima, tenu par la communauté d’Emmaüs qui héberge 160 enfants.
Le fondateur de la communauté internationale des chiffonniers d’Emmaüs
est l’hôte, durant cette fin de semaine, de la communauté locale d’Emmaüs
qui inaugurera samedi à Fribourg ses nouveaux locaux. Vendredi, à l’Université de Fribourg, l’abbé Pierre a mené un débat sur le thème de la pauvreté. Débat durant lequel il a fait part de sa conception de la solidarité:
«Notre époque est à un tournant de l’humanité qui devient plus planétaire».
Pour lui, le monde est condamné au partage.
«Nous aimerions avoir une partie de votre coeur», a dit Mgr Mamie, évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, à l’adresse de l’Abbé Pierre, dans son homélie prononcée lors de la messe de jeudi célébrée devant un
nombreux public. Pour l’occasion, l’abbé Pierre avait troqué sa légendaire
cape noire et son béret, mais gardé dans ses propos le langage du pèlerin
des pauvres qu’il n’a jamais cessé d’être depuis la fondation d’Emmaüs,
1949. «L’Eucharistie, a-t-il déclaré, cela veut aussi dire merci… Il
n’est pas pas difficile de dire merci lorsqu’on a la sécurité… Mais les
autres». Les autres? Ceux pour lesquels l’abbé Pierre se bat et lutte quotidiennement. Ceux qui dans l’indifférence de la société côtoient et vivent
la misère. L’abbé Pierre s’en est un jour indigné, il s’en indigne plus encore aujourd’hui; «Nous ne pouvons plus jamais dire que nous ne savions
pas, car aujourd’hui, plus personne ne peut dire qu’il ne sait pas» que la
pauvreté existe.
L’oeuvre de l’abbé Pierre, Mgr Mamie la voit comme un regard exceptionnel et totalement évangélique sur ceux qui ne sont pas aimés. C’est-à-dire
sur tous ces marginaux de l’Eglise et de la société. Emmaüs, relève Mgr Mamie, cela veut dire vous n’êtes jamais seuls. Emmaüs, c’est le regard qui
précède la parole, les gestes et les actes. Cela veut dire que quelqu’un me
regarde, comme le Seigneur a regardé la femme adultère, le bon larron…
C’est là le génie évangélique de l’abbé Pierre.
Non, l’abbé Pierre n’est pas suffisamment écouté, constate Mgr Mamie:
«Encore une fois, c’est la loi de l’Evangile». L’abbé Pierre «vit ce que
Jésus a vécu, c’est-à-dire qu’il avait une réponse à toutes les aspirations
des hommes. Mais les hommes, égoïstes, ont passé à côté sans le voir».
(apic/pr)