Homélie du 06 février 2011

Prédicateur : Abbé Nicodème Mekongo
Date : 06 février 2011
Lieu : Eglise St-Jean, Vevey
Type : radio

C’est un cri irrésistible qui retentit dans l’évangile de ce jour. Cette exhortation pressante envoyée par Jésus à ses disciples, nous rattrape aussi dans le quotidien de notre vie. Ces paroles du Christ viennent après sa prédication sur la montagne (Mt 5, 1-12). Ce sont donc des paroles de vie qui nous ouvrent au bonheur de la possession de la vie éternelle. D’une certaine manière, elles sont une invitation à choisir la vie, à ajuster notre vie au bon vouloir de Dieu.

C’est bien de notre identité de chrétiens dont il est question à travers ces paroles du Christ : « Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde ». Il est à remarquer que Jésus précise que nous ne sommes pas simplement « sel » et « lumière » mais « le » sel de « la terre » et « la » lumière « du monde ». L’emploi des articles définis nous révèle que la responsabilité de « saler » et d’« illuminer » le monde nous est propre et que personne ne l’accomplira à notre place. « Saler et illuminer le monde » nous invitent donc à porter de manière responsable notre identité personnelle de chrétien.

Le sel est souvent utilisé pour conserver et maintenir saine la nourriture. En tant que baptisé, notre nourriture est la présence du Christ dans ses sacrements, sa Parole et dans l’action aimante et miséricordieuse de son Esprit. C’est donc à nous qu’il revient de garder vive la conscience de la présence du Christ-Sauveur au milieu des hommes, particulièrement dans la célébration de l’Eucharistie, mémorial de sa mort et de sa résurrection glorieuse et dans l’annonce de la puissance de salut qui réside dans son Evangile.

Le sel est aussi ce qui relève le goût et la saveur des aliments. Ainsi, le chrétien est appelé à améliorer la « saveur » de l’histoire des hommes, en vivant des trois vertus théologales qu’il a reçu le jour de son baptême : la Foi, l’Espérance et la Charité. Ce qui nous vient de Dieu nous rend toujours plus humain, car toujours plus à son image et à sa ressemblance. Par la foi, l’espérance et la charité, nous sommes donc invités à illuminer et humaniser un monde qui vit dans la nuit de la peur, du découragement et de l’insensibilité. La première lecture nous le rappelait : « Si tu fais disparaître de ton pays le joug, le geste de menace, la parole malfaisante, si tu donnes de bon cœur à celui qui a faim, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera comme la lumière de midi. »

Le lien est ainsi fait entre le « sel » et la « lumière ». L’invitation que le Christ nous adresse à faire resplendir la « lumière » aux yeux de tous signifie que toute notre vie devrait être le reflet de la flamme de l’Esprit Saint dont nous avons reçu la marque au baptême et qui désormais habite en nos cœurs (cf. 2 Co 1, 22). Cette flamme, lorsqu’elle est vivante, se manifeste à travers les actions de charité, mais aussi à travers la proclamation de l’Evangile, de la Bonne Nouvelle du salut offert à tous en Jésus-Christ mort et ressuscité. Ce service de l’annonce de l’Evangile sera productif, il sera vraiment « service de charité », s’il ne repose pas sur nos propres forces mais si « c’est l’Esprit et sa puissance » qui se manifestent à travers lui (cf. 2ème lecture).

« Seigneur Jésus, apprends-moi comment dire ma foi, faire don de mon amour et transmettre mon espérance. Que je fasse partie du peuple des Béatitudes pour que je sois le sel de cette terre et la lumière de ce monde qui a tant besoin de ta grâce qui sauve et introduit dans la vie éternelle. »»

Lectures bibliques : Isaïe 58, 7-10; 1 Corinthiens 2, 1-5; Matthieu 5, 13-16

6 février 2011 | 16:09
par Barbara Fleischmann
Temps de lecture : env. 3  min.
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