Homélie du 25 octobre 2015

École des Missions, Saint-Gingolph, Abbé Henri Duperthuy | On imagine bien cet homme, recroquevillé sur lui-même, que personne ne regarde. Au fond de lui-même il y a pourtant cette espérance de vivre comme tout le monde, de vivre dignement. Ils sont nombreux les Bartimée, les  mendiants assis au bord du chemin qui espèrent une vie meilleure.

Notre pape François, dans son encyclique « Laudato Si » fait ce constat : « les exclus : ils sont la majeure partie de la planète, des milliers de millions de personnes.» Il suffit de penser à tous les migrants qui ont fuient la guerre, le terrorisme ou la faim et qui attendent aux portes de l’Europe. Ils veulent, comme Bartimée, simplement VIVRE. Et combien d’autres, tout proches de nous, dans nos quartiers, dans nos villages, dans nos familles parfois ! Et comme la foule qui accompagne Jésus à la sortie de Jéricho, nous voudrions faire taire leur cri d’espérance.

Dans la dynamique de la semaine missionnaire mondiale, il nous faut entendre la réponse de Jésus : Appelez-le. Que veux-tu que je fasse pour toi ? Va, ta foi t’a sauvé. Cette réponse de Jésus fait écho à l’attitude de Dieu envers son peuple en exil qui exprime son désir : « Seigneur sauve ton peuple, le reste d’Israël ! » Voici que je les rassemble des confins de la terre ; parmi eux l’aveugle et le boiteux, la femme enceinte et la jeune accouchée. Je les conduis vers les cours d’eau, par un droit chemin où ils ne trébucheront pas. Un Dieu attentif aux plus fragiles, aux plus faibles, car il est un père pour son peuple. C’est la même attitude que déploie Jésus pour redonner vie à Bartimée, et cela le conduit à devenir disciple : il suivait Jésus sur le chemin. Un chemin qui mène à Jérusalem où, par amour pour les hommes, Jésus va donner sa vie.

Pas de mission sans amour

Il n’y a pas de mission sans d’abord ce regard d’amour sur les hommes, les femmes et les enfants de ce temps, un regard de compassion sur celles et ceux qui vivent difficilement. Et ces difficultés ne sont pas que matérielles ! Sentiments d’isolement, d’insécurité, peurs, maladies, soucis pour soi-même ou des personnes proches…
Ensuite, il est nécessaire, comme Jésus le fait, de s’enquérir du besoin de l’autre : que veux-tu que je fasse pour toi ? La réponse peut parfois paraître évidente, il est indispensable que chacun nomme ce qu’il attend, ce qu’il désire au plus profond de lui, et puisse dire alors la foi qui l’habite déjà. N’oublions pas que l’Esprit Saint travaille le cœur des hommes avant nous. Alors, nous pourrons prononcer les mots qui libèrent et faire les gestes qui disent le salut de Dieu.

La mission, aujourd’hui, est bien celle-même du Christ venu témoigner de l’amour, de la tendresse, de la miséricorde de Dieu à l’égard de tous ses enfants. Elle nous invite, jour après jour, à une fraternité plus grande avec celles et ceux que la vie nous fait côtoyer.

Enfin, n’oublions pas que nous sommes, nous-mêmes, des Bartimée qui ne pouvons recevoir que de Dieu seul la vie éternelle à laquelle nous sommes appelés.AMEN»


30e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

Lectures bibliques : Jérémie 31, 7-9 ; Psaume 125 ; Hébreux 5, 1-6 ; Marc 10, 46-52

25 octobre 2015 | 09:14
Temps de lecture: env. 2 min.
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