Amnesty International dénonce: massacre toujours impuni au Togo (070492)

Londres/Berne, 7avril(APIC) Amnesty International (AI) demande au gouvernement togolais de traduire en justice les responsables des violations des

droits de l’homme. Il y a presque un an, rappelle le mouvement dans un

communiqué publié mercredi, que 28 corps ont été retirés d’une lagune non

loin de la capitale Lomé. «Les victimes étaient des manifestants tués par

les militaires. Aucune mesure n’a été prise jusqu’à ce jour pour traduire

en justice les responsables de ce massacre».

Ces meurtres ont été perpétrés en 1991, alors que le Togo connaissait

des changements politiques et une nouvelle ère d’ouverture. Une conférence

nationale venait de limiter les pouvoirs du président Gnassingbé Eyadéma, à

la tête du régime de parti unique depuis 1967.

Le rapport de l’organisation expose en détail, entre autres violations

des droits fondamentaux, des cas de torture et d’exécutions extrajudiciaires – par l’armée – très fréquents au Togo dans les années 80. Selon AI un

prisonnier détenu dans un «centre» dirigé par l’armée est devenu aveugle

après avoir été contraint de regarder fixement le soleil. D’autres ont été

sauvagement battus, Bon nombre de prisonniers sont morts en raison de la

dureté des conditions carcérales.

Les prisonniers politiques et de droit commun ont été maltraités et torturés, parfois jusqu’à ce que mort s’ensuive. En 1991, des témoins ont affirmé que l’ancien vice-président Antoine Méatchi est mort de faim après

avoir été privé de nourriture pendant deux mois, en 1984, dans une prison

du nord du pays.

AI, qui relève que personne n’a été traduit devant la justice pour ces

violations répétées des droits de l’homme, exprime encore sa crainte de

voir les militaires s’opposer à des enquêtes exhaustives et à ce que les

coupables soient traduits en justice.

Pour AI, «les principes du droit sont sapés et ignorés depuis des années

par les dirigeants de ce pays. le gouvernement actuel doit agir sans délai

pour traduire les auteurs des violations des droits de l’homme en justice

et mettre un terme à la torture et aux exécutions extrajudiciaires». (apiccom/pr)

7 avril 1992 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 1  min.
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