Daniel Kosch, secrétaire général de la RKZ | ©  Maurice Page
Suisse

«Défense des valeurs chrétiennes»: Daniel Kosch en opposition au PDC et à l'UDC

«Le christianisme, c’est l’ouverture, l’acceptation de l’autre», non pas le repli sur soi et la défense, affirme Daniel Kosch, secrétaire général de la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ). Il répond ainsi à de récents appels de politiciens PDC et UDC à «défendre les valeurs chrétiennes» de la Suisse, notamment face à l’islam.

«L’erreur (du PDC et de l’UDC, ndlr.) est de penser que l’on peut maintenir la liberté du pays et ses autres atouts, simplement en les défendant, et non en allant de l’avant, en s’ouvrant aux nouvelles réalités», souligne Daniel Kosch, le 20 juin 2016, sur les ondes de la RTS.

RTS La Première, 20.06.16, journal de 7h (extrait)

Le nouveau président du Parti démocrate chrétien (PDC), Gerhard Pfister, a en effet affirmé début juin, dans le quotidien alémanique Blick: «La Suisse est un pays chrétien. Nous devrions revenir à ce principe. Et nous devrions clairement nous déclarer prêts à défendre cet héritage». Il entend ainsi mener la lutte contre l’islamisme radical. «Ces personnes utilisent avec perfidie des valeurs occidentales comme la tolérance pour la combattre. C’est dangereux et nous devons en finir avec cette tolérance mal comprise», assène le président du PDC. Le conseiller national de l’Union démocratique du centre (UDC) Walter Wobmann a salué, dans le quotidien Aargauer Zeitung, la position de Gehrard Pfister, se déclarant également convaincu que «nous devons défendre nos valeurs chrétiennes, notre culture». Le responsable de la RKZ a répondu à ces prises de position dans un commentaire publié le 15 juin sur kath.ch.

Le christianisme, une religion de l’ouverture

«La défense, ce n’est pas un réflexe propre au christianisme», souligne ainsi Daniel Kosch. Il relève que cette religion se caractérise par ses principes d’ouverture, d’acceptation de l’autre. Dans l’Evangile, «on ne voit pas beaucoup Jésus se défendre. Il va vers les autres, il entre en dialogue», rappelle-t-il. Le secrétaire général de la RKZ affirme ainsi que l’islam a tout autant sa place en Suisse que les autres religions. «Nous sommes dans une société pluraliste et cet engagement pour la liberté religieuse est l’un des principaux piliers du christianisme et du catholicisme moderne», martèle le responsable de l’administration de l’Eglise. «Il faut respecter la religion de l’autre et pas seulement la sienne», conclut-il. (cath.ch-apic/rts/ag/rz)

Daniel Kosch, secrétaire général de la RKZ | © Maurice Page
20 juin 2016 | 12:00
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 2 min.
Daniel Kosch (26), Islam (394), PDC (33), UDC (72)
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