La rencontre interreligieuse à Assise en 2011, lors de la venue de Benoît XVI. (Photo: wikimedia commons/Stephan Kölliker/CC BY-SA 3.0)
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A son arrivée à Assise, le pape François rencontre réfugiés et représentants religieux du monde entier

Le pape François a voulu leur donner la priorité. Peu après son arrivée au Sacré couvent d’Assise, en Italie, dans la matinée du 20 septembre 2016, le chef de l’Eglise catholique a salué quelques-uns des 25 réfugiés avec lesquels il doit déjeuner. Parmi eux, un couple de réfugiés syriens qu’il avait ramené en Italie à bord de son avion au retour de Lesbos, en Grèce, en avril dernier.

Venu célébrer les 30 ans de la Journée mondiale de prière interreligieuse pour la paix, convoquée par Jean-Paul II, le pape François a longuement salué, un à un, les divers représentants des différentes Eglises et traditions religieuses du monde.

A son arrivée au Sacré couvent d’Assise, le pape François a tout d’abord salué le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée 1er, dans une chaleureuse accolade. Il s’est ensuite tourné vers le patriarche syriaque-orthodoxe Ephram II, puis l’archevêque de Cantorbéry Justin Welby, avant de saluer le grand rabbin de Rome, Riccardo Di Segni, et Abbas Schuman, vice-président de l’université d’Al-Azhar, en Egypte, ainsi que les évêques de la région d’Ombrie, des cardinaux et différentes personnalités du monde entier.

Parmi ces différentes personnalités, le Souverain pontife a salué Claire Ly, survivante des camps des Khmers rouges au Cambodge, née bouddhiste et convertie depuis à la foi catholique. Il a aussi chaleureusement embrassé son ami de longue date, le rabbin argentin Abraham Skorka, qui l’avait accompagné lors de son voyage en Israël en 2014.

27 délégations musulmanes

Parmi les 27 délégations musulmanes présentes, le pape François a notamment salué Syuhud Sahudi Marsudi, secrétaire général d’un important mouvement sunnite indonésien, intitulé Nahdlatul Ulama. Il  a aussi rencontré Muhammad Abdul Khadir Azad, grand imam de la mosquée de Lahore, au Pakistan. Ami de l’ancien ministre catholique  pakistanais Shahbaz Batti, assassiné en mars 2011, cet imam pakistanais est un grand défenseur des minorités chrétiennes persécutées dans son pays. Son engagement lui a valu d’être lui-même menacé de mort. Parmi les délégations musulmanes figurait également Abbas Schuman, vice-président de l’université d’Al-Azhar.

Le 23 mai dernier, le grand imam de la mosquée d’Al-Azhar, Ahmed el-Tayeb, avait effectué une visite inédite au Vatican pour rencontrer le pape François, marquant la reprise des relations entre le Saint-Siège et cette haute institution sunnite. L’université cairote avait en effet rompu les relations de manière unilatérale en réaction aux propos de Benoît XVI condamnant un attentat meurtrier survenu fin décembre 2010, devant une église copte orthodoxe d’Alexandrie.

Le pape François a ensuite longuement rencontré plusieurs représentants des traditions religieuses bouddhistes et asiatiques, un groupe de frères franciscains d’Assise, et enfin la délégation d’évêques et de cardinaux catholiques présents pour la Journée mondiale de prière interreligieuse pour la paix. Le cardinal Peter Turkson, président du Conseil pontifical Justice et paix et futur préfet du dicastère pour le développement humain intégral, faisait partie de cette délégation.

Haut dispositif de sécurité

Pour l’arrivée du chef de l’Eglise catholique, l’ensemble de la petite citadelle du Poverello avait été bouclée par différentes forces de sécurité – police municipale, carabiniers, pompiers – et des hélicoptères quadrillaient le ciel. De nombreux pèlerins se pressaient derrière les barrières de sécurité pour apercevoir le Souverain pontife arriver place Saint-François d’Assise.

La 30e Rencontre interreligieuse rassemble, depuis le 18 septembre, près de 500 représentants de neuf religions et 26 expressions religieuses et philosophiques à Assise. Au total, 12’000 personnes ont participé à ces trois journées de rencontre, animées par 29 débats sur divers thèmes d’actualité: le terrorisme au nom de Dieu, le dialogue islamo-chrétien, la crise des réfugiés, la guerre en Irak, l’œcuménisme, etc.

Cet événement se conclut, le 20 septembre, par une Journée mondiale de prière interreligieuse pour la paix. Le pape François doit déjeuner dans le réfectoire du Couvent sacré avec les délégations religieuses et un groupe de 25 réfugiés, pris en charge par le Vatican et la communauté Sant’Egidio. Marco Impagliazzo, président de la communauté Sant’Egidio et organisateur de l’événement, prendra la parole pour marquer le 25e anniversaire du patriarcat de Bartholomée 1er. (cath.ch-apic/imedia/bl/gr)

Photos de l’événement: http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/events/event.dir.html/content/vaticanevents/fr/2016/9/20/assisipreghierapace.html

La rencontre interreligieuse à Assise en 2011, lors de la venue de Benoît XVI.
20 septembre 2016 | 14:42
par Grégory Roth
Temps de lecture: env. 3 min.
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