L’oecuménisme à l’ordre du jour

Lourdes: Assemblée plénière des évêques de France (291092)

Lourdes, 29octobre(APIC) «L’oecuménisme n’est pas en panne. Il se ressent

des tensions qui agitent le monde», a déclaré mercredi à Lourdes le pasteur

Jacques Stewart, devant les évêques de France réunis en Assemblée plénière.

La journée du 28 octobre était consacrée au second dossier de cette session, à savoir l’oecuménisme. Plusieurs intervenants ont fait le point sur

la question à partir de deux interrogations: «Où en est-on trente ans après

le Concile?» et «Quel est le rôle du Conseil d’Eglise chrétiennes en France (CECEF)? «.

Le père Damien Sicard, secrétaire du Bureau d’études doctrinales de la

Conférence épiscopale, a fait part d’une impression derecul de l’oecuménisme en France. Selon lui, cette fin de siècle «témoigne d’un renouveau spirituel anarchique qui n’aide pas l’oecuménisme». Il s’agit de mettre en

oeuvre dans les diocèses une démarche ecclésiologique de communion qui passe «par la réconciliation et la découverte de l’autre dans sa différence et

sa richesse», a-t-il dit.

Mgr Pierre Duprey, secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de

l’unité des chrétiens, s’est pour sa part penché sur les avancées de l’oecuménisme, en précisant que le dialogue inter-religieux et le dialogue oecuménique, bien que complémentaires, sont à poursuivre distinctement. A

propos des orthodoxes, Mgr Duprey a soulevé quelques problèmes que rencontre aujourd’hui cette Eglise: absence de formation théologique des prêtres

et des évêques; destruction de la structure chrétienne de la personne. Il

faut, a-t-il déclaré, établir une vraie confiance entre l’Eglise catholique

et les Eglises d’Europe centrale et orientale».

Après avoir évoqué le travail du Conseil d’Eglises chrétiennes en France, le pasteur Stewart a abordé le thème de l’oecuménisme. Et redit sa «déception» face à la lettre du cardinal Joseph Ratzinger «Sur certains

aspects de l’Eglise comprise comme communion». Devant cette vision «bien

réductrice de l’unité que Jésus a demandé au Père pour ses disciples», le

pasteur Stewart a décalré «croire que l’unité dont parle le Christ est infiniment plus large, plus accueillante et plus riche de promesses que celles exprimées par la logique de cette lettre». Une lettre, qui n’a pas surpris Mgr Jérémie, métropolite de France du patriarcat oecuménique, présent

mercredi à Lourdes. Il l’a dit en invitant chacun «à éviter ce genre de

langage qui crée des problèmes…»

Reste, a conclu optimiste le pasteur Stewart, que l’oecuménisme avance.

«Cela se joue au quotidien de nos relations de convivialité, de coopération

entre communautés locales, dans les groupes bibliques, les foyers mixtes,

au sein des équipes des radios oecuméniques et des équipes d’entraide».

Son appel à la prière comme «première manifestation de notre communion»

a trouvé un écho durant le temps de prière oecuménique proposée aux participants en fin de journée. (apic/ecl/pr)

29 octobre 1992 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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