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Homélie

Homélie du 7 mai 2017 (Jn 10, 1-10)

Abbé Philippe Blanc –  Eglise Saints-Pierre-et-Paul, Villars-sur-Glâne

 

Dans la Parole qui vient d’être proclamée comme une bonne nouvelle, c’est Jésus qui nous rejoint comme le berger rejoint son troupeau pour le conduire vers de nouveaux pâturages. Où que nous soyons, dans cette église ou dans la diversité de nos lieux de vie, c’est la voix du pasteur que nous avons reconnue. Ce n’est pas une parole quelconque ou une voix anonyme mais la Parole du Verbe fait chair et la voix de Celui que Dieu a fait Seigneur et Christ. C’est une Parole qui réchauffe notre cœur et ouvre nos yeux sur les chemins de notre humanité où l’évangile doit encore être annoncé et vécu.

Suivre les traces de Jésus

Parole, évangile, bonne nouvelle, autant de manières de dire et de manifester que le Christ est parmi nous. Nous ne sommes pas rassemblés en souvenir de sa présence, mais nous sommes rassemblés en sa présence ! Et, dans cette Parole, c’est le Christ lui-même qui nous adresse un appel. Il compte sur nous pour que sa Parole soit annoncée à toutes les nations, pour que son amour soit célébré par toutes nos vies. L’apôtre Pierre nous a dit que Jésus nous « a laissé un modèle afin que [nous suivions] ses traces ».

Poussés par le souffle de l’Esprit

En ce dimanche appelé « Dimanche des vocations » nous entendons-là comme une invitation pressante à vivre « la dimension missionnaire de l’appel chrétien ». Dans le message que le Pape François nous adresse pour cette journée mondiale de prière pour les vocations, il nous rappelle que « le disciple ne reçoit pas le don de l’amour de Dieu pour une consolation privée… il est simplement touché et transformé par la joie de se sentir aimé de Dieu et il ne peut pas garder cette expérience pour lui-même. » Nous qui avons aujourd’hui la joie et la grâce d’écouter le Seigneur, de le voir réellement présent au milieu de nous, de le reconnaître à la fraction du pain, nous sommes portés par la joie missionnaire et poussés par le souffle de l’Esprit qui fait de nous des prophètes de la Parole de Dieu et des témoins de son amour.

Jésus nous fait sortir

Nous ne sommes pas appelés à être des brebis enfermées dans la bergerie, des brebis qui vérifient que toutes les portes soient bien fermées pour garantir sécurité et tranquillité. Nous écoutons Jésus, le bon pasteur ; il nous appelle par notre nom, et il nous fait sortir. Nous n’avons pas à craindre car il est avec nous et il sort avec nous, il marche à notre tête et nous le suivons sur les chemins d’une vie donnée par amour.

Dans la diversité des vocations, certains sont appelés à suivre les traces du berger dans une « consécration spéciale » qui fait d’eux des prêtres et qui demande que chaque jour ils redisent avec confiance « me voici, Seigneur, envoie-moi ». Ceux-là, dit le Pape, « avec un enthousiasme missionnaire renouvelé, sont appelés à sortir des enceintes sacrées du temple, pour permettre à la tendresse de Dieu de déborder en faveur des hommes ». Malgré les fragilités du vase qu’est leur personne, ils sont porteurs d’un trésor qui est en vue d’une vie nouvelle et ce trésor, ils sont envoyés pour « le faire connaître à tous avec joie ».

La Parole : puissance de renouveau

Comme le pasteur pousse dehors toutes ses brebis, le Christ appelle tous les baptisés à se mettre au service de l’Evangile là où ils vivent, là où ils travaillent, là où ils souffrent, là où ils œuvrent pour un monde de justice et de paix. Cet élan missionnaire n’est pas un « ornement », mais il est signe de la vitalité de notre foi. Une Eglise qui cesserait d’être missionnaire, serait une Eglise en état de danger. La Parole et l’amour de Dieu sont des puissances de renouveau pour nos vies personnelles et nos communautés ecclésiales, pour nos familles et la vie en société. La  foi est vivante lorsqu’elle se transmet et, en se transmettant, elle ne cesse de progresser. En vivant du Christ, en participant à la mission du Christ, en prolongeant l’œuvre du Christ à travers le temps et l’espace, « chaque chrétien est un ›christophe’, c’est-à-dire quelqu’un qui porte le Christ à ses frères ».

Prière assidue et contemplative

L’Evangile nous apprend une nouvelle manière de vivre et c’est « l’action silencieuse de l’Esprit qui est le fondement de la mission » et le cœur de toute vocation en Eglise. Avant de chercher ce qu’il doit faire, le disciple missionnaire doit se rendre disponible au souffle de l’Esprit pour se laisser configurer au Christ. C’est parce qu’il contemple le Christ et qu’il est émerveillé par son amour toujours présent et actuel, qu’il découvre la joie de le servir et de lui donner sa vie. C’est parce qu’il est saisi par la présence du Christ qui apaise, réconcilie, guérit, remet debout, qu’il s’engage à être artisan de paix, de réconciliation, de guérison.

Le Pape nous dit qu’il « ne peut jamais y avoir de pastorale vocationnelle ni de mission chrétienne sans la prière assidue et contemplative ». Donc si nous sommes ou redevenons des priants, des contemplatifs, alors nous serons ou redeviendrons des missionnaires, des appelés. Le Christ nous attire dans sa lumière de ressuscité pour qu’avec lui nous ranimions le feu de l’espérance. Avec lui, et en suivant ses traces, nous apprenons à être au service « d’une vie pleinement humaine, joyeuse de se consacrer à l’amour. »


4e DIMANCHE DE PÂQUES – Journée des vocations
Lectures bibliques : Actes 2, 14a.36-4; Psaume 22, 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6; 1 Pierre 2, 20b-25Jean 10, 1-10 – Année A


 

Photo: evangile-et-peinture
7 mai 2017 | 09:15
Temps de lecture: env. 4 min.
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