Personne n’ose croire à un début de paix

Délégation de l’EPER de retour de l’ex-Yougoslavie (040394)

Lausanne, 4mars(APIC) Une délégation de l’Entraide protestante suisse

(EPER) a visité la Voïvodine, la Sandschak et le Kosovo durant la période

du 23 au 28 février. Les trois représentants de l’EPER, Arne Engeli, Jürg

Bieri et Mme Tildy Hanhart, témoignent aujourd’hui… convaincues qu’elles

sont que personne n’ose encore croire aujourd’hui à un début de paix dans

les régions visitées.

Pour les oeuvres d’entraide partenaires, une chose est claire: elles

veulent de toute leurs forces amplifier et intensifier leur travail malgré

les inconvénients de l’embargo, les retards et les délais pour l’obtention

de laisser-passer, les tracasseries politiques et militaires.

En Voïvodine l’oeuvre d’entraide oecuménique a mis sur pied des cuisines

ambulantes. Et outre des médicaments et autres mesures de secours, elle

distribue des graines de semences pour les jardins familiaux. A Novi Sad,

la prière de paix hebdomadaire rassemble chaque mercredi plusieurs centaines de personnes: chrétiens, serbes-orthodoxes, juifs et musulmans.

La motivation de l’EPER et de ses partenaires dépasse les frontières

ethniques et religieuses. Une aide «particulièrement impressionnante» est

ainsi accordée au Kosovo à majorité musulmane.

«Nous n’avons rien d’autre pour vivre que l’aide que nous donne l’Association Mère Teresa». Une phrase qui revient souvent aux oreilles des délégués de l’EPER lors de la visite dans les quartiers pauvres de Pristina.

Jak Mita, responsable de l’Association Mère Teresa, souligne que du côté

serbe le travail accompli est également très apprécié.

L’oeuvre musulmane Merhamet, qui s’occupe au Sandschak de la répartition

des secours, des médicaments et de l’assistance sanitaire, participe

également à la distribution des biens dans cette région.

Politique de l’apartheid

Selon la délégation, La population albanaise pourtant majoritaire est

systématiquement éliminée du circuit économique. Seules les écoles primaires fonctionnenent encore mais l’école élémentaire a été séparée: les enfants serbes le matin, les enfants albanais l’après-midi. On assiste également au licenciement massif des personnes de souche albanaise des services

publics et des hôpitaux. Cela, pour favoriser un traitement préférentiel de

la minorité serbe dans tous les domaines. Le 22 février dernier, la dernière institution publique albanaise, l’Académie des Sciences et des Arts, a

été fermées par les autorités serbes.

L’Eglise orthodoxe serbe et l’oeuvre d’entraide orthodoxe internationale

soulignent l’importance que tous ont accès à l’aide d’urgence, quelle que

soit leur appartenance ethnique ou religieuse. A Belgrade, le corps suisse

de secours en cas de catastrophe confirme le fait que ce partenaire

important de l’EPER a un accès unique à toute la population en difficulté

en Bosnie et distribue les secours de façon efficace.

Jusqu’à aujourd’hui l’EPER, avec l’aide de la Confédération et de la

Chaîne du Bonheur, a engagé plus de 5 millions de francs dans les mesures

de secours en ex-Yougoslavie. (apic/com/pr)

4 mars 1994 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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