Italie: Irène Pivetti, dame de fer ou fondmentaliste catholique? (180494)

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Profession de foi de la présidente de la Chambre des députés

Rome, 18avril(APIC) Certains la considèrent comme la nouvelle Dame de

fer, d’autres l’ont étiquettée comme fondamentaliste catholique. La personnalité d’Irène Pivetti, jeune journaliste de 31 ans, membre de la Ligue du

Nord, qui vient d’accéder à la présidence de la chambre des députés de la

République italienne ne laisse personne indifférent dans le pays.

Militante catholique active, la jeune femme a confié, dans son discours

d’entrée en fonction, son mandat et la vie du pays à la volonté de Dieu,

maître de l’Histoire et du destin des Etats.

Irène Pivetti qui a étudié à l’Université catholique de Milan et milité

dans divers groupements progressistes de l’Action catholique a quitté la

démocratie chrétienne pour rejoindre la Ligue du Nord. Umberto Bossi, chef

du parti, a énergiquement soutenu la jeune femme qui lui a permis de donner

à la Lega Nord, longtemps considérée comme proche des libres penseurs, une

image convenable aux yeux des catholiques.

Ferme opposante à l’avortement, admiratrice de Jean Paul II, Irène Pivetti considère cependant de façon très indépendante ses rapports avec

l’Eglise. Il y a deux ans, elle a reproché au cardinal Carlo Maria Martini,

de Milan, de trop s’occuper de politique et pas assez de l’Eglise, allant

jusqu’à réclamer publiquement sa démission. La querelle s’est aujourd’hui

apaisée. En outre la jeune femme n’a pas fait mystère de sa sympathie pour

feu Mgr Lefebvre, adversaire résolu du Concile Vatican II, au moins jusqu’à

sa séparation d’avec Rome. Ses affirmations sur sa compréhension de l’Eglise et de la liberté religieuse n’ont pas manqué de suscité la controverse

et le reproche d’intolérance de la part des protestants et des juifs italiens.

L’Eglise n’a certes fait aucune déclaration sur l’élection des présidents des deux chambres, mais la profession de foi de la présidente de la

chambre des députés a sans doute impressionné beaucoup de croyants.

Plus prosaïquement, on peut voir dans cette élection une statégie calculée de Sylvio Berlusconi. Car la droite, large gagnante des élections, doit

cependant tenir pour la formation du gouvernement des centristes du Parti

populaire (PPI, ex-Démocratie chrétienne). Le résultat du vote au sénat a

montré en effet que la gauche et le centre vont mener la vie dure au gouvernement de droite. Les ouvertures de Berlusconi vers le Parti populaire

semblent porter leurs fruits. Les membres du PPI sont maintenant divisés

face au magnat de la presse, certains lui refusant tout soutien, tandis que

d’autres prônent l’ouverture. (apic/cic/mp)

18 avril 1994 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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