Déplacées mais quand même nécessaires
Les franciscaines dans le monastère de concentration Slovenska Lubca
Par Georges Scherre /APIC
Bratislava (APIC), La soeur Fidelia était entrée dans la Congrégation des
filles de Saint François d’Assis en 1947. Les soeurs étaient en 1958 envoyées en exil. Fidelia avait gâché onze ans de vie dans un prison pour les
religieuses. Maintenant, elle l’a pardonné et elle pense à l’avvenir.
La soeur Fidelia a passé son enfance en Moravie et elle parle donc bien
l’allemand. Ses parents sont fuis en 1942 de la guerre en Slovaquie considérée plus sure. En Moravie – cet endroit forme actuellement partie de la
République tchèque – a-t-elle eu les premier contacts avec les franciscaines. A l’époque, ces religieuses devait, selon le vieux règlement, demander
l’aumône pour leur entretien. Cela faisaient les soeurs dans leurs habilles
noirs également auprès des parents de la soeur Fidelia. Et c’est là qu’elle
a décidé, suivant une idée soudaine, d’aller chez les franciscaines. Elle
ne s’immaginait pas quelles peines lui avait chargé cette décision sur le
dos. Selon le visage, enfermé dans une voile blanche, on ne peut pas voir
son âge.
En 1947, ayant terminé l’école, elle est entrée au noviciat de la Congrégation. Entre-temps, les dirigeants communistes ont pris le pouvoir dans
le pays. Au début tout allait plus-ou-moins bien. A l’hôpital, attaché au
monastère des franciscaines à Bratislava-Prievoz apparaisait de plus en
plus les agents du Service secrèt de securité STB. «Stasi», dit la soeur
avec une voix significative. Le 14 avril 1950 a eu lieu la dissolution de
tous les ordres masculins en Slovaquie. Les soeurs, dans leurs habilles
noirs, pouvaient cependant continuer travailler dans l’hôpital, car on ne
pouvait trouver personne qui les remplace. Personne ne voulait soigner les
malades en train de mourir.
Terrible pour l’Eglise
Durant une nuit de 1958 – «que personne ne puisse le voir» – est venue
la police les a emmenées. Le but qui se trouvait en Slovaquie centrale près
de Banska Bystrica s’appellait Slovenska Lubca. Ce château médieval, se
trouvant 200 mètres au dessous du fond de vallée, a réçu divers noms: Prison, monastère de concentration, camp de concentration. La soeur Fidelia y
était arrêtée ensemble avec autres 250 soeurs, appartenantes à 8 différents
Organisations religieuses. La religieuse se rappelle: «Nous étions à l’époque encore jeunes. Pour nous c’était supportable, mais pour l’Eglise sainte
c’était terrible. On lui a tout pris.»
Leur consolation était le fait que les soeurs à Slovenska Lubca pouvait
être habillées dans les habilles religieux. La première chose qu’elle devaient faire était netoyer le château, un bâtiment de cinq étages et arranger leurs lits dans les salles. Une torture psychique fonctionait: Quand
une autre salle était ammenagée, on a fermé un autre monastère en Slovaquie
et les religieuses étaient apportées au camp.
Laisser disparaître
Un frère franciscain et un redemptoriste, également detenus, devaient
apporter pour les religieuses l’alimentation du village. Finalement on ne
voulait pas laisser les soeurs mourir de faim, mais laisser disparaître
loin du monde. Des soeurs saines devait travailler dans les entreprises
agriculturelles socialistes. Le STB a utilisé aussi une autre méthode de
chicane: les religieuses devaient payer la nourriture. «Comment, disaient
les superieures, si nous ne recevons aucun argent», racconte la soeur Fidelia. C’était resollu de la façon suivante: En Tchécoslovaquie ont été créés
des bureaux d’»assistence sociale», ainsi que les maisons de retrait. Les
premières soeurs ont quitté Slovenska Lupca. La soeur Fidelia aussi. En
1970 elle s’est vu apportée à Bratislava. Seules les soeurs vielles ou malades restaient au château.
C’était terrible
Dans ce moment là le soufle de mon accompagnateur et traducteur, un médecin slovaque, s’est coupée. Lui, qui a visité le château comme médecin, a
ecrasé: «La soeur banalise. C’était tout contraire à la dignité humaine. Le
logement était terrible. Vingt à vingt-cinq soeurs vivaient dans une salle,
il n’y avait que deux toilletes au sous-sol pour les 250 religieuses. Elles
avaient dû décendre un escalier escarpé et étroit pour y aller. Mais les
vielles soeurs, attachées au lit, n’étaient plus assez fortes pour le faire. En plus elles étaient exhortées par le STB à adjurer leur foi. Les soeurs ont quand même resisté.» La soeur Fidelia et le médecin commencent a
discuter violemment en slpovaque. Un nom sort de la discussion: Père Horny.
Mon accompagnateur traduit: «Ce prêtre a eu le permis de célébrer les messes pour les soeurs au château. Il faisait froid au château, continue-t-il,
le chargbon et le bois ne pouvaient être hissés à l’étage que par un seul
escalier. «Nous avons fait tout pour nos vieilles compagnes», raconte soeur
Fidelia, du moins aussi longtemps que les jeunes soeurs ont pu rester au
château…
Retour à la «normalité»
Finalement, sur insistence des supérieures, i a été possible de
construir un foyer pour les soeurs les plus âgées dans un endroit isolé, à
l’extérieur du château. Les jeunes soeurs travaillaient dans des hôpitaux,
au milieu des mourrants, pour réunir de l’argent pour ce foyer. Mais la
congrégation n’était pas au bout de ses peines. Il n’y avait plus de
novices pour assurer la relève. «C’était le plus dur de tout. Pendant sette
époque d’emprisonnement, nous n’avions pas le droit de nous occuper des
vocations», affirme la soeur Fidelia.
Après le printemps de Prague, en 1968, un nouveaui capîtr a commencé
aussi pouir la soeur Fidelia. En 1970, elle a été ramenée, en cpmpagnie de
25 autres soeurs, dans leur propre hôpital franciscain de Bratislava. Apèrès 1968, nombre des infirmières laïques, qui avaient travaillé, étaient
soit parties pour l’étranger, soit avaient refusé de continuer. Les mourrants, qui avaient été envoyés ici par les hôpitaux de la ville, étaient
livrés à eux-mêmes pour les derniers jours de leurs vies. Les seuls qui
étaient disposées à se consacrer à eux, étaient les religieuses, c’est
pourquoi on avait été les chercher. A partir de ce jour jusqu’à la révolution de velours, en 1989, les soeurs vivaient à l’étage de leur couvent. La
rez-de-chaussée abritait l’hôpital et la chapelle.
Depuis 1992, les soeurs s’activent à la restauration de leur couvent que
l’Etat leur a restitué entre-temps. Aide à l’Eglise en Détresseleur a donné
quelques 30’000 francs por les travaux de chauffage, de plomberie, d’arrivée et d’évacuation de l’eau. En octobre dernier, les portes de l’entrée
principale dépourvues de gonds étaient le dernier stigmate de l’état
d’abandon dans lequel l’édifice s’était trouvé par le passé.
Solidarité au nom de Dieu
«Je pense que saint François priait pour nous», dit la soeur en se remémorant toutes les souffrances qu’elle et les autres religieuses de toutes
les congrégations ont endurées du temps du communisme. «Nous voyons en
saint François notre modèle du scrifice de soi-même et de l’amour.» Le fait
que les soeurs, tout au long de leur captivité, ont pu suivre la messe et
recevoir la communion leur a été une aide inestimable. Elle ne précise pas
combien de ses compagnes ont perdu la vie à Slovenska Lubca. Elle est trop
indulgente pour cela. Parmi les membres de la STB, il y en a eu aussi qui
soulagèrent les peines des soeurs, fait-elle remarquer dans un sourire.
Mais, «notre force secrète réside dans le fait que tous les croyants étaient solidaires au nom de Dieu Tout-Puissant». (apic/gs/fs)
Encadré
Aide à l’Eglise en Détresse
(APIC) L’Oeuvre Aide à l’Eglise en Détresse soutient les Eglises en difficulté dans le monde entier. Des églises, des couvents, des séminaires, des
centres catéchistiques sont construits ou rénovés avec le concoure de
l’Oeuvre que le père Werenfried van Staaten, plus connu sous le nom de «Père au lard», a fondée. L’Oeuvre aide à la formation de prêtres et de religieux et à la publication de littérature religieuse. La Bible pour enfants,
selon les chiffres communiqués par l’Oeuvre, a déjà été distribuée à plus
de 25 millions d’exemplaires en plus de 70 langues.
L’Oeuvre, pendant les années de la répression communiste, s’est efforcée, aussi beaucoup que possible, de soutenir les religieuses en Europe de
l’Est. Elle apporte une aide à la reconstruction et à la formation – comme
aujourd’hui chez les «Filles de St François d’Assise» à Bratislava – dans
presque tout ancien bloc communiste. Une aide à la construction ou à l’existence s’impose pour que les soeurs puissent vivre et travailler dans des
conditions décentes.
Les religieuses dans le Tiers-Monde ne doivent pas être oubliées, affirme l’Oeuvre. Sans elles, la proclamation de l’Evangile, la prise en charge
pastorale et sociale des populations ne seraient pas possibles dans bien
des régions du monde. (apic/gs/fs)