Vienne: fin de l’assemblée de la «Concorde de Leuenberg» (100594)

Les avis différents des délégués de la FEPS

Vienne, 10mai(APIC) «La voix commune des protestants doit à l’avenir

mieux se faire entendre en Europe». Tel est le voeu du pasteur Heinrich

Rusterholz, président de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse

(FEPS), à l’issue de la quatrième assemblée générale de la «Concore de Leuenberg» qui s’est achevée mardi à Vienne. Le pasteur estime que cette union

ne doit pas se faire contre l’Eglise catholique, mais plutôt faciliter le

dialogue avec Rome grâce à un point de vue protestant commun sur des questions déterminées.

Répondant au correspondant de l’APIC, le pasteur Rustherholz a indiqué

qu’une voix commune ne signifiait pas la centralisation, mais devait avoir

un sens pluraliste. Un premier pas dans cette direction a été l’attribution

par l’assemblée de compétences élargies au nouveau comité exécutif de la

«Concorde de Leuenberg». Cet organe composé de 12 membres aura une indépendance plus grande et pourra donner des prises de positions ou entreprendre

diverses activités.

Pour la Suisse, la «Concorde de Leuenberg» n’a pas eu jusqu’à présent

d’application quotidienne, car la collaboration entre les Eglises protestantes fonctionne depuis longtemps déjà. L’assemblée de Vienne a cependant

permis de mieux se rendre compte de la distance qui sépare les Eglises protestantes des luthériens. Cela doit inciter les protestants suisses à montrer une plus grande sensibilité envers cette Eglise minoritaire qui compte

7’000 membres en Suisse et à les inviter à collaborer avec la FEPS sans

craindre de perdre leur identité.

Heinz Ruegger, responsable de l’oecuménisme au sein de la FEPS, s’est

montré plus critique après cette assemblée. Les instances de la «Concorde

de Leuenberg» sont trop éloignées de la base. Il y a trop peu de femmes,

trop de personnes de plus de 50 ans et trop de professeurs de théologie qui

sont marqués par des modèles traditionnels, souligne Heinz Ruegger. La réalité des Eglises est mise entre parenthèses. «Nous produisons des papiers

par lesquels les diverses Eglises réformées s’acceptent mutuellement à la

sainte cène, (…) et nous oublions que 99% des croyants n’y viennent plus

du tout.»

Un des facteurs de la réalité ecclésiale est que l’identité chrétienne

est toujours plus trans-confessionnelle, estime Heinz Ruegger. Les jeunes

chrétiens s’engagent dans des groupes féministes, charismatiques ou oecuméniques d’où ils tiennent leur identité. «Les anciennes structures marquées

confessionnellement ne fonctionnent plus».

Plus positivement, la «Concorde de Leuenberg» constitue un forum de discussion international, remarque Heinz Rüegger. Il est particulièrement important, au moment où l’Europe s’élargit, que les Eglises dépassent leurs

frontières nationales pour entrer en dialogue. (apic/kpr/mp)

10 mai 1994 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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