Une histoire ancienne dans la cité

Genève: bénédiction d’une nouvelle aile du couvent dominicain (260694)

Genève, 26juin(APIC) Une nouvelle aile du couvent des dominicains de Genève a été bénie et inaugurée vendredi soir par Mgr Amédée Grab, évêque auxiliaire à Genève. Le nombre des frères ayant augmenté, la communauté avait

besoin de plus d’espace tant pour ses lieux d’accueil que pour sa bibliothèque. Le couvent dominicain est situé au flanc de l’église Saint-Paul à

Grange-Canal. La présence des dominicains à Genève existe depuis fort longtemps. Le premier couvent date de 1263. Après la Réforme protestante, il

faudra attendre cependant 1951 pour retrouver des «frères prêcheurs» dans

la cité de Calvin.

Actuellement une dizaine de frères mènent la vie régulière sous l’autorité d’un prieur, élu démocratiquement par la communauté tous les trois

ans. Chaque jour, matin, midi et soir, ils chantent en commun l’Office divin à l’église. Repas et réunions communautaires permettent d’échanger questions et expériences. Les tâches paroissiales occupent trois frères qui

collaborent également à de nombreuses tâches interparoissiales dans le secteur pastoral (qui groupe les paroisses de St-Joseph, Ste Thérèse, St-Paul

et Chêne-Thônex). Les autres frères ont d’autres missions: aumônerie des

étudiants et de foyers de personnes âgées, catéchuménat, enseignement biblique et théologique.

Premier couvent à Plainpalais

A Genève, la première mention historique du couvent des dominicains est

datée de 1263. Le couvent, le plus grand de la Cité, était situé «extra muros», «In Palacio», c’est à dire à Plainpalais. Selon l’archéologue Louis

Blondel, il occupait l’emplacement actuel de la Corraterie, du Musée Rath

et du Grand Théâtre. L’un de ses prieurs fut Adhémar Fabri, bien connu des

Genevois puisque, devenu évêque, c’est lui qui accorda à Genève ses «Franchises» (1387). Le couvent dominicain disparu à la Réforme comme tous les

autres couvents.

C’est en 1951 que fut décidée une implantation dominicaine à Genève.

Mais il y avait encore «les articles d’exception» qui interdisaient, dans

la Constitution fédérale, la fondation de tout nouveau couvent en Suisse.

Cinq frères vinrent alors s’installer de l’autre côté de la frontière, à

Annemasse. Ils y vécurent 10 ans, faisant régulièrement le trajet Annemasse-Genève pour y exercer leur ministère. Vivre à Genève restait pourtant

l’objectif de l’Ordre. Un changement de curé à la paroisse St-Paul, à Grange-Canal, créa l’occasion attendue. Mgr François Charrière, l’évêque du

diocèse d’alors, confia la paroisse aux dominicains (1959) ceux-ci achetèrent en plus la villa jouxtant la cure, villa qui devint le couvent, discrètement nommé – Constitution suisse oblige!, «Centre Saint-Thomas». La

petite communauté quitta définitivement Annemasse pour Genève en janvier

1962.

Une fois les articles d’exception supprimés, lors d’une votation populaire, les dominicains de Genève osèrent se manifester publiquement comme

une communauté religieuse et comme couvent. Ils reprirent alors le titre de

l’ancien couvent de Plainpalais: «Saint-Dominique et Saint-Pierre-Martyr».

(apic/com/ba)

26 juin 1994 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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