Liban: les chefs religieux dénoncent la décision de Trump sur Jérusalem

Des dirigeants religieux chrétiens et musulmans libanais réunis le 14 décembre 2017 à Bkerké, au nord de Beyrouth, ont dénoncé la reconnaissance par le président américain Donal Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël.

«La décision du président Trump est contraire à la légalité internationale et aux décisions des Nations unies», a affirmé Mgr Béchara Raï, patriarche maronite, en ouverture de la réunion, rapporte le quotidien libanais L’Orient-le jour (OLJ). Le cardinal Raï a convoqué la rencontre au siège patriarcal maronite de Bkerké pour exprimer une position commune concernant les nouvelles tensions autour de Jérusalem. Le gouvernement américain a annoncé début décembre 2017 le transfert de son ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem. Un geste qui équivaut à une reconnaissance de la ville sainte comme capitale d’Israël.

«Nous, chrétiens de par le monde, sommes concernés par Jérusalem, tout comme le sont nos frères musulmans», a ainsi souligné Mgr Raï.

Le droit de résistance «légitime» des Palestiniens

Cheikh Abdel Latif Deriane, mufti de la République libanaise, a rappelé que «Jérusalem n’est pas une parcelle de terrain, c’est la cause des arabes, elle doit être au centre du conflit historique arabo-israélien». «Les arabes ne peuvent avoir de dignité et de fierté tant que la Palestine est violée», a-t-il lancé, en assurant que les Libanais allaient «soutenir les Palestiniens dans leur droit légitime de résistance».

Toutes les principales communautés religieuses du Liban ont répondu à l’invitation du cardinal maronite, indique l’agence d’information vaticane Fides. Etaient ainsi présents des représentants de l’Eglise syro-catholique, grecque melkite, arménienne, de la communauté musulmane sunnite, chiite et druze.

Une ambassade libanaise à Jérusalem-Est?

Le 14 décembre, le chef de la diplomatie libanaise, Gebran Bassil, a demandé au gouvernement l’établissement d’une ambassade du Liban à Jérusalem-Est, en tant que capitale de la Palestine. Le 13 décembre, le président de la République, Michel Aoun, avait exhorté les pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) à déposer une plainte auprès de l’Organisation des Nations Unies et du Conseil de sécurité contre la décision du président Trump. Il a également appelé à prendre des mesures unifiées contre tout Etat qui reconnaîtrait ce statut.

Le 12 décembre, un grand rassemblement a eu lieu dans la banlieue-sud de Beyrouth pour protester contre la décision américaine, à l’appel du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah. La veille, des centaines de personnes avaient manifesté près de l’ambassade des Etats-Unis. Le rassemblement avait dégénéré en heurts avec les forces de l’ordre, qui ont fait plusieurs blessés. (cath.ch/imedia/olj/fides/rz)