Les papes se retrouvent sur les euros émis par l’Etat de la Cité du Vatican (ici: Jean Paul II) | © Guido Veroi
Vatican

[Série] Le Vatican, un Etat marqué par la figure du pape

Armoiries pontificales personnalisées, visage apposé sur la monnaie ou les timbres : chacun des Souverains pontifes laisse son empreinte toute personnelle sur le territoire du Vatican et même au-delà.

Une fois élu sur la chaire de l’apôtre Pierre, il est demandé à son successeur de choisir une devise et des armoiries. Ces armes sont représentées dans toute la Cité du Vatican. Mais on les retrouve ailleurs également: sur certains plafonds, sur les frontons des églises de la ville de Rome, sculptées au niveau du sol ou encore sur les balustrades.

Depuis 2017, le blason personnel du pape François se retrouve également sur les euros émis par l’Etat de la Cité du Vatican. Auparavant, il s’agissait du visage du pontife, comme dans les autres pays monarchiques. Ce changement reste mineur puisqu’il ne vient pas bouleverser le symbolisme. A savoir que la prérogative de la frappe de la monnaie reste in fine dans les mains du pape. Certes en accord avec les règles de la zone euro.

De même, le visage du Souverain pontife – et le pape argentin ne déroge pas à cette coutume – se retrouve aussi sur les timbres vendus par le plus petit Etat au monde. En cas de vacance du Siège apostolique, le Vatican émet des euros et des timbres sur lesquels figurent les armes du Sede vacante : l’ombrellino – sorte d’ombrelle plate or et rouge – et les clefs entrecroisées de saint Pierre.

Par ailleurs, un portrait officiel de l’évêque de Rome est réalisé peu après son élection. Ce portrait est ensuite exposé dans toutes les administrations du Vatican.

Symboles passés et actuels

Certains attributs de la souveraineté ont toutefois disparu. Par exemple les flabella, ces grands éventails en plumes d’autruches montés sur une hampe et disposés de part et d’autre du pontife lors des cérémonies avant le concile Vatican II. Il s’agissait peut-être d’un des symboles de souveraineté les plus anciens, puisqu’il remonte à l’Egypte antique. A l’époque, seul pharaon y avait le droit, et être porte-flabellum était un des plus grands honneurs.

Les symboles de souveraineté ne sont pas tous historiques et certains n’ont que quelques décennies. Ainsi, le Vatican a pu obtenir une extension internet nationale (.va) dès 1995. Il en est aussi le gestionnaire. Si désormais ces extensions se libéralisent, elles étaient à l’époque réservées aux territoires indépendants. Le Saint-Siège a d’ailleurs ouvert sa page internet officielle vatican.va dès le 25 décembre de la même année. Soit bien avant bon nombre d’autres Etats. Preuve que si le Vatican maintient l’héritage de symboles à travers les siècles, il sait aussi en accueillir de nouveaux. (cath.ch/imedia/xln/pp)

Les papes se retrouvent sur les euros émis par l’Etat de la Cité du Vatican (ici: Jean Paul II) | © Guido Veroi
12 août 2018 | 08:42
par Pierre Pistoletti
Temps de lecture: env. 2 min.
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Le Vatican, ce drôle d’Etat



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1. Des Etats pontificaux à l’Etat de la Cité du Vatican, une continuité temporelle


2. L’Etat de la Cité du Vatican, une indépendance plus que symbolique


3. La diplomatie vaticane au service du bien commun


4. Le pape: souverain absolu affranchi du décorum monarchique


5. Le Vatican, un Etat marqué par la figure du pape