Mgr Paul Gallagher, secrétaire pour les relations avec les Etats du Saint-Siège (Photo Utenriksdepartementet UD/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0)
Vatican

L'universalité des droits de l'homme est «sérieusement questionnée», déplore Mgr Gallagher

La défense de l’universalité des droits de l’homme est cruciale, a défendu Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les Relations avec les Etats, lors d’une conférence organisée au Conseil de l’Europe à Strasbourg, le 10 septembre 2018.

Cette conférence faisait partie d’une série d’événements promus par le Saint-Siège pour marquer le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. En décembre, a annoncé Mgr Gallagher, un congrès international sur ce sujet sera organisé au Vatican par le Dicastère pour le service du développement humain intégral.

Pour le responsable de la diplomatie papale, il y a une profonde convergence entre la théorie des droits de l’homme et la vision chrétienne de l’homme fait à l’image de Dieu. Malheureusement, le principe de l’universalité des droits de l’homme est désormais «sérieusement questionné, tant en théorie qu’en pratique». La défense de ce principe est une question cruciale, a insisté Mgr Gallagher, selon lequel trois éléments viennent menacer les droits de l’homme.

Tout d’abord, un système de développement pas suffisamment inclusif qui crée donc de graves problèmes pour la cohésion sociale. Pour y répondre, a-t-il conseillé, il est nécessaire de promouvoir les droits économiques, sociaux et culturels en même temps que les droits civiques. C’est d’ailleurs ce qu’affirme l’article 22 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, a-t-il souligné. Cela se retrouve selon Mgr Gallagher dans la Doctrine sociale de l’Eglise et dans ses activités caritatives.

Les «déviations» aux droits de l’homme

Second problème: des «déviations» liées à une interprétation radicalement individualiste de certains droits, dans un contexte de culture libérale dominante. Pour le prélat, la solution passe par une robuste affirmation de la liberté de religion, condition pour un respect mutuel et une réelle égalité. Cela signifie selon lui que l’Etat doit reconnaître ses propres limites envers les croyances de chacun. Il doit donc garantir à chacun de vivre en accord avec ses convictions profondes, dans une neutralité bienveillante. «Cela est certes difficile, a reconnu Mgr Gallagher, mais indispensable».

La troisième menace contre les droits de l’homme est la persistance de sérieuses violations de ces droits dans le monde – la «Troisième Guerre mondiale par morceaux», selon les mots du pape François. C’est un grave défi qui nécessite la reconnaissance que les droits des uns et des autres sont interconnectés et interdépendants. Pour preuve, a illustré l’archevêque, les injustices économiques et sociales frappant certaines zones du monde ont un impact direct en Europe avec la crise des migrants. (cath.ch/imedia/xln/bh)

Mgr Paul Gallagher, secrétaire pour les relations avec les Etats du Saint-Siège (Photo Utenriksdepartementet UD/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0)
11 septembre 2018 | 17:40
par Bernard Hallet
Temps de lecture: env. 2 min.
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