Un prêtre indien lié à une affaire de viol par un évêque retrouvé mort

Un prêtre catholique considéré comme un témoin principal contre un évêque indien du Kerala, accusé de viol par une religieuse, a été retrouvé mort. Sa famille soupçonne un acte criminel.

Le Père Kuriakose Kattuthara, 67 ans, a été retrouvé mort dans sa chambre à Jalandhar le 22 octobre, une semaine après le retour dans son diocèse de Mgr Franco Mulakkal, évêque de Jalandhar, libéré sous caution par le tribunal d’État du Kerala, rapporte l’agence catholique ucanews.

Selon le porte-parole diocésain, les religieuses sont parties à la recherche du prêtre qui ne s’était pas levé à 10 heures du matin au centre Sainte-Marie à Dasuya. Sans réponse de sa part, les religieuses ont appelé à l’aide. La porte a été forcée et le Père Kuriakose a été retrouvé inconscient et couvert de vomissures. Emmené à l’hôpital, il a été déclaré mort.

Une mort suspecte?

La famille du prêtre pense qu’il a été tué pour avoir osé témoigner contre son évêque. «Il subissait d’énormes pressions pour rétracter ses déclarations contre l’évêque», a déclaré son frère à ucanews.

Le personnel médical de l’hôpital du Sacré-Cœur de Jalandhar a déclaré que le prêtre était un patient chronique qui recevait un traitement contre l’hypertension et le diabète. «Sa tension artérielle et son taux de sucre étaient dangereusement élevés lorsqu’il nous a rendu visite il y a une semaine «, a déclaré le médecin qui n’a cependant pas commenté les causes de la mort.

Vers un procès difficile

«Le Père Kattuthara avait fait une déclaration contre l’évêque à la police et était l’un des principaux témoins dans cette affaire. Sa mort affectera certainement le procès de l’affaire de viol «, a déclaré Sœur Joséphine, l’une des cinq religieuses qui ont protesté au Kerala. Les religieuses ont déclaré craindre pour leur vie et ont demandé aux autorités de renforcer les mesures de sécurité pour les protéger. Deux policiers sont en service 24 heures sur 24 pour assurer la sécurité de leur couvent.

Mgr Mulakkal a été arrêté le 21 septembre après qu’une religieuse membre d’une congrégation diocésaine, l’a accusé de l’avoir violée à plusieurs reprises entre 2014 et 2016. Le Vatican a démis l’évêque de ses fonctions administratives diocésaines mais ne l’a pour l’heure pas révoqué. L’évêque a nié ces accusations. Selon lui l’affaire a été montée de toutes pièces pour se venger de lui après des mesures disciplinaires prises contre la religieuse pour violations de ses vœux, notamment l’obéissance et la chasteté. (cath.ch/ucanews/mp)